Qu'est-ce que le bonheur? Le sujet passionne et a toujours passionné les philosophes, car cette définition dépend bien entendu du point de vue de chacun, de ce qui le rend heureux, lui procure du plaisir ou, selon le deuxième courant de pensée, cela consiste à ne jamais être heureux. Les avis divergent donc sur le sujet tant il est difficile d'uniformiser cette notion. À travers l'analyse d'un extrait de "Gorgias" de Platon, où les deux courants s'affrontent, on va tenter de donner une définition de cette notion de bonheur.
[...] La vraie question serait peut-être de savoir si le fait de vouloir rationaliser un sentiment n'est pas un contresens? Le bonheur se définit-il finalement ou se vit-il tout simplement ? Faut-il vraiment se poser la question du bonheur pour être heureux ou faut-il simplement se satisfaire de ce que la vie nous offre, grand ou petit plaisir ? [...]
[...] A travers l'analyse d'un extrait de Gorgias de Platon, où les deux courants s'affrontent, on va tenter de donner une définition de cette notion de bonheur. Platon expose aisément les deux courants de pensée dans Gorgias où Socrate oppose sa vision du bonheur au sophiste Calliclès pour qui être heureux c'est désirer et éprouver plaisir, plénitude des sens. De son côté, Socrate voit cette vie basée sur le désir comme un besoin quotidien de lutter contre le manque de substance, d'émotions. [...]
[...] Ce qui importe c'est la sensation et non l'action. De plus, Socrate met l'accent sur le fait que certaines personnes n'éprouvent pas de réels besoins et savent apprécier leur condition. On peut alors se poser la question de savoir si ces personnes ne sont pas heureuses, au sens de Calliclès, ou si elles sont heureuses à leur façon et donc n'adhère pas à la théorie de Calliclès. Pour illustrer son propos, Socrate expose une histoire qu'il connaît, dont les personnages ne cessent de remplir un tonneau troué, n'y trouvant aucune satisfaction car tâche impossible que de le remplir. [...]
[...] La vision de Calliclès semble donc égoïste, ne voyant que le plaisir individuel, le bonheur personnel au détriment pourtant d'autres bonheurs existants. Ecrit par Platon avant Jésus Christ, cet extrait de Gorgias nous offre cependant une vision très réaliste et toujours d'actualité sur les deux courants de pensée qui s'affrontent concernant la définition du bonheur. Si le point de vue de Socrate paraît plus raisonnable et donc plus facilement accessible, il semble cependant enclin à la lassitude et gagnerait probablement à intégrer de façon sporadique le point de vue de Calliclès qui ne ferait que l'étoffer. [...]
[...] De plus, éprouver un plaisir perpétuel à partir d'une émotion reviendrait à la banaliser et donc lui priver tout plaisir. Il ressemble à ce tonneau troué. Pour Socrate, le bonheur se situe donc dans la régularité, le connu, le familier qui créent un climat chaleureux et donc enclin au bonheur. Nul besoin pour cela de connaître des plaisirs extrêmes mais seulement de savoir apprécier, s'émouvoir de chaque plaisir du quotidien. Cependant, pour Calliclès, la vision de Socrate manque d'intérêt, d'émotions car trop familière. [...]
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