Le discours se poursuit entre Socrate et Polos, le monologue de Socrate se termine, il en résulte que la rhétorique n'est qu'une partie de la flatterie et non un art, c'est-à-dire qu'elle n'est qu'une habileté de la parole. Un nouveau problème apparaît, celui de la puissance des orateurs et des tyrans. Polos assimile l'orateur au tyran en affirmant que ces derniers font tout ce qu'ils veulent.
[...] La rhétorique flatte et fascine, elle brouille le jugement immédiat, elle empêche d'examiner ce qu'est vraiment le bon. La rhétorique délivre une apparence du bien, une vraisemblance de ce dernier, voilà pourquoi le pouvoir du rhéteur est un mal : il ne fait que ce qui lui paraît bien et non ce qui est bien. On pourrait ajouter, par ailleurs, que la première distinction avec le philosophe se fait ici. En effet, à l'opposé de l'orateur, le philosophe se défie des apparences et cherche davantage le vrai. [...]
[...] Toute volonté agit vers ce que l'entendement lui indique comme être le bien. On distingue donc le bien illusoire, qui n'est qu'une apparence et le vrai bien qui est l'objet d'une volonté lucide. La volonté d'un meurtrier est au contraire aveugle, et ce qu'il pense être le bien n'est que vraisemblable. Le tyran ne fait qu'imaginer le bien, il agit confusément c'est pour cela qu'il fait le mal, mais il le fait sans réellement le savoir. D'après Socrate, les orateurs ne sont pas dignes de considération car ils agissent selon ce qui leur semble bon, or ce bon n'est qu'apparence, n'est qu'imagination, ce n'est nullement le souverain bien. [...]
[...] Mais je ne désire pas l'acte pour lui-même, je désire l'objet de l'acte : le but. Socrate nous illustre cela avec l'exemple de la médecine et de la potion, mais il en est de même pour la gymnastique : je ne cours pas pour le simple fait de parcourir de longues distances mais plutôt parce que cela sculpte mon corps et me maintient en forme. On comprend donc que ce qui prime c'est la finalité de mes actes. Socrate prouve par la suite, que nul homme ne veut le mal pour le mal, il agit juste en fonction de ce qui lui semble être le bien, nous avons déjà quelque peu développé cela dans le premier moment, mais reprenons cette idée afin de mieux l'expliquer. [...]
[...] Mais Socrate apporte une nuance aux propos de Polos : ils ne font pas ce qu'ils veulent –j'ajoute qu'ils font tout de même ce qui leur paraît être le meilleur On ne peut s'empêcher de remarquer l'utilisation du verbe paraître au lieu du verbe être tout simplement. Qu'est ce que cela signifie ? Les orateurs ne font pas le bien, ils font ce qui leur semble être bien, autrement dit leur bien n'est pas celui des autres, c'est un bien singulier qui est faussé. Ils ont une conception du bien qui est illusoire. Le tyran n'agit pas dans le but de faire du mal aux autres, s'il tyrannise c'est en vue de son propre bien. [...]
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