Problématique : quelle est l'origine de la faute ?
Thèse : la faute est le manquement à une promesse, et c'est la capacité à promettre de l'homme qui en fait un individu libre, lui donne des responsabilités, donc une conscience, puis une conscience de la faute lorsqu'il est entré dans une logique de dette envers un autre. S'il ne paie pas sa dette, le créancier obtient certains droits sur lui par contrat, en compensation, et notamment celui de faire souffrir. Il révèle une logique d'obligation, qui est à l'origine du ressentiment, qui légitime la violence sous le nom de justice. Cette conception en termes de prix s'applique aussi aux relations d'un individu avec une communauté ; plus celle-ci est puissante, moins elle se soucie des manquements de ses membres à ses lois.
[...] Par là nous revenons à nos généalogistes de la morale généalogistes critiqués par Nietzsche parce qu'ils n'ont pas pris en compte l'histoire. Le concept moral essentiel faute tire son origine de l'idée toute matérielle de dette Le châtiment d'un criminel est lié au fait qu'il aurait pu agir autrement. Idée de compensation en fait D'où le contrat, où le débiteur s'engage à dédommager son créancier par quelque chose qu'il possède, à la fois pour donner confiance en sa promesse et imprimer ds sa conscience l'obligation de remboursement. [...]
[...] Crée la civilisation. L'homme, c'est celui qui se désigne comme l'être qui estime des valeurs Donc tout est peut s'analyser en terme de prix. Origine de l'idée primitive de la justice Rapport d'une communauté à ses membres. Les rapports de la communauté avec ses membres sont, dans leurs grandes lignes, ceux du créancier avec ses débiteurs. Le châtiment [si un individu ne respecte pas les lois de la communauté qui le protège] est simplement l'image, la mimique de la conduite normale à l'égard de l'ennemi détesté, désarmé, abattu, qui a perdu tout droit non seulement à la protection, mais encore à la pitié ; c'est donc là le droit de guerre et le triomphe du Vae victis ! [...]
[...] Volonté d'isoler le délinquant de son délit, en considérant que toute faute peut être expiée. Donc adoucissement du droit pénal lorsque la puissance et la conscience individuelle s'accroissent. Si on ne considère les choses qu'en fonction de leur prix, destruction de la justice Ressentiment et justice Tentative de sanctifier la violence sous le nom de la justice. C'est de l'esprit du ressentiment même qu'est sortie cette nouvelle nuance d'équité scientifique (au profit de la haine, de l'envie, du dépit, de la défiance, de la rancune, de la vengeance). [...]
[...] Ce n'est que depuis l'institution de la loi qu'il peut être question de justice et d'injustice. Parler de justice et d'injustice en soi n'a point de sens ; une infraction, une violation, un dépouillement, une distinction en soi, ne pouvant être évidemment quelque chose d' injuste attendu que la vie procède essentiellement, c'est-à-dire dans ses fonctions élémentaires, par infraction, violation, dépouillement, destruction et qu'on ne saurait l'imaginer procédant autrement. Une règle qui ferait tenir toutes les volontés humaines pour égales serait un principe ennemi de la vie. [...]
[...] "La Généalogie de la morale" de Friedrich Nietzsche. Étude de deuxième dissertation, §1-11. Problématique : quelle est l'origine de la faute ? Thèse : la faute est le manquement à une promesse, et c'est la capacité à promettre de l'homme qui en fait un individu libre, lui donne des responsabilités, donc une conscience, puis une conscience de la faute lorsqu'il est entré dans une logique de dette envers un autre. S'il ne paie pas sa dette, le créancier obtient certains droits sur lui par contrat, en compensation, et notamment celui de faire souffrir. [...]
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