Gai Savoir, Friedrich Nietzsche, Patrick Wotling, Sanctus Januarius, Nous sans peur, morale, science, philosophe
Gai savoir, pour sous-titre gaia scienza qui vient d'un dialecte provençal moyenâgeux.
Nietzsche par ce titre de gai savoir semble s'écarter de la conception philosophique de la science transmise par Hegel, Kant, Fichte et autres grands philosophes allemands : « La forme la plus haute du savoir, voire même celle où le savoir devient conscient de lui-même, le couronnement du penser philosophique ». Nietzsche s'en écarte de manière significative : « Les voyages ont enseigné la véritable philosophie (celle de tourner tout au gai) aux animaux les plus débiles de cette terre » ( Stendhal ). La philosophie allemande est vue comme « celle qui tourne tout au nébuleux désormais ».
[...] Il existe encore un danger (277) pour la philosophie de Nietzsche, et c'est pensée de la providence personnelle ». Parce qu'en ayant atteint dans sa doctrine le sommet de la vie, c'est-à-dire au moment où l'on ne cherche plus à donner un sens sur tout, ce phénomène apparaît, qui nous tend à penser que tout ceci ne peut être une simple coïncidence. C'est pourtant juste cela. L'homme craint la pensée de la mort bien qu'il semble se « précipiter vers l'avenir », comme si l'avenir était tout ce qu'il avait. [...]
[...] Il existe pour lui une infinité d'interprétations, il dit de ce fait le monde Ainsi, pour Nietzsche, le monde n'a pas de sens parce que nous pouvons lui prêter tous les sens. Pour les mécanistes, le monde n'a pas de sens, parce que ce n'est qu'une machine et que rien n'existe véritablement. Nietzsche n'est pas un sceptique absolu, c'est un sceptique perspectiviste. Nietzsche ne se voit pas comme un humanitaire loin de rejetant la société dans laquelle il vit, l'asservissement, la mollesse de l'existence à laquelle tout le monde est inéluctablement confronté, lui ne veut pas de tout cela, mais justement de la guerre, du danger. [...]
[...] Les deux en acquièrent de la joie, selon Nietzsche. On pourrait voir cela comme de l'altruisme mais ce n'est que de la subsistance. les conditions de la vie, il pourrait y avoir l'erreur » (121) Il faut non pas considérer la science (123) comme un moyen, mais bel et bien comme un but, celui d'assouvir notre besoin de connaissance. Auparavant elle était considérée, comme un loisir, une occupation de second ordre, mais aujourd'hui elle devient plus qu'un moyen, c'est une fin, car nous avons maintenant la passion de la connaissance justement. [...]
[...] Premier livre Nietzsche commence par nier tout sens de la vie toute allure sérieuse qu'on voudrait lui prêter, pour se rassurer. Pour lui, la vie est une comédie qui n'a pas de sens et doit être ainsi appréciée. Les morales sérieuses qu'on lui appose sont de même fondées sur une irrationalité puisque pour lui la moralité vient des mœurs, c'est-à-dire façon traditionnelle d'agir et d'apprécier » rien de plus. Il fait une distinction entre hommes supérieurs et vulgaires de ce que les uns sont passionnés et les autres opportunistes, les uns forts et vivants les autres repliés dans leur médiocrité. [...]
[...] Le gai savoir dit par conséquent le passage au premier plan de la vie, la reconnaissance du primat des exigences fondamentales de toute vie, la reconnaissance de ce fait que la vie et non la vérité est source de toute valeur ». De nouvelles vertus : la vaillance, le courage, l'audace, l'intrépidité, nécessaires pour obtenir du monde et de soi sa liberté, caractérisée par la plus grande de toutes les vertus, l'indépendance d'esprit. Nietzsche, dans le gai savoir, va donner une importance capitale non plus à la morale, mais à la vie, et va en ce sens concilier art et science, vie et connaissance, et joie par-dessus tout. [...]
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