Au 5e siècle av. J.-C., sous Périclès, naissait la démocratie. Ses fondements et notamment l'habeas corpus définissent la nécessité de préserver le bien de tous, et la stabilité de l'Etat. Ainsi, si un individu fait quelque chose de mal, on dira de celui-ci qu'il est immoral, car il va à l'encontre de la morale commune. Cependant la morale, propre à tout individu, ne serait-elle pas guidée par les principes, la raison, et l'idée que l'individu se fait de la justice sociale ? Quelle morale faut-il alors privilégier ?
Dans ce texte extrait d'Humain, trop humain, Nietzsche interpelle la doxa : « pourquoi disons-nous immoral l'homme qui fait quelque mal ? ». En tentant de rendre acceptable que l'homme peut exercer un mal, Nietzsche ne met-il pas en exergue le fait qu'il faut respecter les méchants ? Aussi, faut-il y voir l'idée que l'homme « bon » est un homme « faible » ? Cette interrogation semble être provocante, car dans nos sociétés chaque individu accepte de restreindre sa « violence », ou tout au moins sa force au profit du bien commun, de l'utilité commune. Cependant, pour étudier l'idéologie défendue par Nietzsche, il faut se demander sur quels critères peut-on affirmer qu'une action est immorale ?
[...] Tout d'abord, Nietzsche établit un parallèle entre l'action néfaste de la nature sur l'homme, et celle de l'homme sur l'homme. Il nous interpelle en nous interrogeant sur le fait qu'on ne dira pas de l'action de la nature, qu'elle est immorale, bien qu'elle soit néfaste. Or, pour qualifier une action d'immorale, ne faut-il pas que celle-ci s'appuie sur des critères de moralité? L'homme peut-il alors être comparé à la nature ? Il semble que non, car l'homme possède la conscience lui permettant de se définir à la fois comme identifiant et comme identifié, et ainsi avoir la capacité de revenir sur ses actes. [...]
[...] Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain Nous n'accusons pas la nature d'immoralité quand elle nous envoie un orage . son niveau actuel de raison Nous n'accusons pas la nature d'immoralité quand elle nous envoie un orage et nous trempe : pourquoi disons-nous donc immoral l'homme qui fait quelque mal ? Parce que nous supposons ici une volonté libre aux décrets arbitraires, là une nécessité. Mais cette distinction est une erreur. En outre, ce n'est même pas en toutes circonstances que nous appelons immorale une action intentionnellement nuisible ; on tue par exemple une mouche délibérément, mais sans le moindre scrupule, pour la pure et simple raison que son bourdonnement nous déplaît, on punit et fait intentionnellement souffrir le criminel afin de se protéger, soi et la société. [...]
[...] Ainsi, si un individu fait quelque chose de mal, on dira de celui-ci qu'il est immoral, car il va à l'encontre de la morale commune. Cependant la morale, propre à tout individu, ne serait-elle pas guidée par les principes, la raison, et l'idée que l'individu se fait de la justice sociale ? Quelle morale faut-il alors privilégier ? Dans ce texte extrait d'Humain, trop humain, Nietzsche interpelle la doxa : pourquoi disons-nous immoral l'homme qui fait quelque mal ? En tentant de rendre acceptable que l'homme peut exercer un mal, Nietzsche ne met-il pas en exergue le fait qu'il faut respecter les méchants ? [...]
[...] Ainsi, si l'individu use de moyens immoraux pour assurer sa sécurité, son action ne pourra être considérée comme étant immorale par le peuple. A travers ces arguments, Nietzsche semble perturber les valeurs de la démocratie, en considérant que le bon est faible, et que le mauvais est fort. Pour finir, Nietzsche appuie sa thèse sur la réflexion d'autres philosophes. Il approuve Socrate et Platon qui affirment que tout individu agit rationnellement pour son bien personnel. Ainsi, l'individu confronte avantages et inconvénients d'une action qu'il pourra qualifier d'utile. [...]
[...] Machiavel affirme que les moyens peuvent être immoraux, si la fin est morale. Or, cette affirmation est discutable, et révèle certaines limites. Si l'on prend pour exemple le régime Stalinien, la fin étant de créer une société égalitaire, certains moyens, comme éliminer les opposants, ont été utilisés. Faut-il alors dire que l'action stalinienne était morale ? Une autre question est soulevée dans ce texte, l'homme méchant mérite-t-il les mêmes droits qu'un autre citoyen ? Si l'on considère qu'il faut sanctionner l'individu qui a commis une action néfaste, alors il en ressort la volonté de domination du bien sur le mal. [...]
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