Dans ce texte de Nietzsche ayant pour thème le travail, il ne s'agit pas tant d'entreprendre une définition, que de réfléchir au sens qu'il a pour nous, à la valeur que nous devrions lui donner. Au fond, la question fondamentale que l'on doit se poser est : pourquoi travailler ?
Cela en vaut-il vraiment la peine, si le travail est seulement un moyen de gagner sa vie ? Ne vaudrait-il pas mieux, paradoxalement, et à rebours de ce que l'on pense en général, refuser de travailler si nul travail ne nous satisfait ? Telle est bien la thèse de Nietzsche : le travail doit être considéré comme « un but en lui-même » et non comme « un moyen » ; autrement, gagner sa vie pourrait bien être un moyen de la perdre. Toutefois, le travail n'est-il pas d'abord un moyen, tant par sa nature que par déterminisme social ?
[...] Quoi de plus logique (et non seulement courant) que de chercher un travail pour le gain c'est-à-dire en vue d'une rémunération, d'un profit pécuniaire et matériel ? Le matériel ne semble pas être en soi une activité plaisante, nous l'opposons nettement au loisir ; travailler, c'est produire les biens et les services nécessaires à la vie, c'est une activité contrainte et contraignante, pénible et fatigante ; qui accepterait de travailler sans être payé ? Ne faut-il pas du reste avoir le souci d'être bien payé, pour ne pas avoir le souci d'être sans ressources, et pour pouvoir profiter agréablement du temps libre ? [...]
[...] VALERY Paul, La France Travaille. WEBER Max, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. WEIL Simone, La condition ouvrière. [...]
[...] La deuxième partie du texte a pour objet, justement, l'analyse et la mise en valeur de cet idéal. Il faut d'abord souligner combien la vulgarité d'âme des uns fait ressortir la noblesse spirituelle des autres ! Le texte parle de natures plus rares contre le souci commun à presque tous de difficiles (contre les peu difficiles de la ligne d'une élite donc, d'une aristocratie morale (l' aristos en grec est le meilleur ; pour qui c'est le travail même la joie vécue dans un travail aimé en tant que tel qui est le seul véritable gain ; gain spirituel qui l'emporte sur tout autre gain le gain des gains Au regard du gain qu'est cette joie, le gros bénéfice que le commun recherche, le gain abondant n'est pas grand-chose ! [...]
[...] Au fond, la question fondamentale que l'on doit se poser est : pourquoi travailler ? Cela en vaut-il vraiment la peine, si le travail est seulement un moyen de gagner sa vie ? Ne vaudrait-il pas mieux, paradoxalement, et à rebours de ce que l'on pense en général, refuser de travailler si nul travail ne nous satisfait ? Telle est bien la thèse de Nietzsche : le travail doit être considéré comme un but en lui-même et non comme un moyen ; autrement, gagner sa vie pourrait bien être un moyen de la perdre. [...]
[...] NIETZSCHE, Le Gai savoir, paragraphe 42, Chercher un travail pour le gain jusqu'à l'ennui qu'un travail sans plaisir. Explication de texte Se trouver un travail pour avoir un salaire : - voilà ce qui rend aujourd'hui presque tous les hommes égaux dans les pays civilisés ; pour eux tous le travail est un moyen et non la fin ; c'est pourquoi ils mettent peu de finesse au choix du travail, pourvu qu'il procure un gain abondant. Or, il y a des hommes rares qui préfèrent périr plutôt que de travailler sans plaisir : ils sont délicats et difficiles à satisfaire, ils ne se contentent pas d'un gros gain lorsque le travail n'est pas lui-même le gain de tous les gains. [...]
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