Dans ce texte, concernant l'inconscient, et en réponse à des objections, Freud cherche à prouver l'existence de l'inconscient. Dans un premier moment du texte, il considère que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire.
Il en donne les raisons (actes manqués, rêves, symptômes psychiques).Dans un second moment du texte, il montre que l'hypothèse de l'inconscient est légitime, parce qu'il est possible de fonder sur elle une pratique efficace (...)
[...] Freud rappelle lui-même la portée de cette interprétation: tout autre psychique bénéficie du témoignage de la conscience. La position de Freud, au contraire, est la suivante: il y a des actes psychologiques conscients qui ne peuvent être expliqués que par des actes psychiques qui, eux, échappent . au témoignage de la conscience . La conscience n'a pas de valeur explicative totale, mais seulement partielle. Dans bien des cas un acte psychique”, ne s'explique pas par la conscience mais par un autre acte psychique: d'où l'idée d'enchaînement continu (et sous-jacent) des actes psychiques. [...]
[...] Mais les deux expressions renvoient bien à l'idée d'inconscient. Tout symptôme est symptôme de quelque chose d'autre (un état psychique qui renvoie à un autre état psychique . Quant à la compulsion, elle est cette tendance forte à répéter des situations névrotiques qui ne peut s'expliquer que par référence à un inconscient. Freud apporte aussi son témoignage de praticien: "notre expérience quotidienne la plus personnelle En se référant au même modèle que précédemment: d'une part, des idées qui nous viennent sans que l'origine soit consciente (et qui ne peuvent donc s'expliquer que par un autre rattachement: le rattachement à l'inconscient). [...]
[...] On voit comment Freud met en cause le privilège classique de la conscience: alors que la conscience est habituellement définie comme ce qui donne sens, le recours à la conscience fait de la suite des actes conscients collectés quelque chose d'insensé, à la fois dans son apparence (incohérence) et dans sa réalité (incompréhensible). Au contraire, Freud exposant sa thèse introduit l'inconscient ("nous interpolons les actes inconscients inférés",). Dès lors est comblé ce qui jusqu'alors était lacunaire. "accumulation", s'ordonne Un “ensemble” cohérent se dessine. C'est l'inconscient (et non la conscience) qui donne sens. [...]
[...] Sorte de preuve, expérimentale incontestable, qui donne consistance de fait à ce qui, jusqu'alors, n'était qu'hypothèse intellectuelle. D'autant que cette influence n'est pas limitée au coup par coup, mais qu'elle s'organise selon un programme où le but est préétabli (selon but donné”). Ainsi Freud a-t-il couvert l'ensemble de la démarche scientifique: passage de l'hypothèse à la théorie, de la théorie à la pratique expérimentale (observation des faits, expérimentation). Ce qui permet de transformer ce qui un moment n'a été qu'une simple hypothèse en une thèse centrale d'une nouvelle conception de l'homme. [...]
[...] Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine, et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. [...]
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