Dans chacun de nos pays qui se veut développé, l'accent est mis de façon évidente ces dernières années sur l'éducation et l'encadrement des enfants dès leur plus jeune âge.
Sur les méthodes utilisées, les avis sont partagés car on peut se demander si notre système ne présente pas certains effets pervers inconnus de nous ou que nous nous obstinons à ignorer (...)
[...] S'obstiner à la rechercher équivaut à maintenir volontairement l'humanité à l'état larvaire. Dans sa dernière phrase, Freud nous met une ultime fois en garde contre le gâchis et les troubles qu'opère l'éducation telle qu'elle nous est présentée et nous quitte sur un conseil visant à nous faire réfléchir sur la tournure que devrait prendre l'éducation afin de ne pas se détourner de son objectif premier en disant que " L'éducation devrait se garder soigneusement de combler ces sources de forces fécondes et se borner à favoriser les processus par lesquels ces énergies sont conduites vers le bon chemin. [...]
[...] Freud se livre d'entrée de jeu à une critique sans ménagement, consistant à dire que la répression de nos instincts n'en a jamais fait des pulsions anéanties ou dominées. C'est pourtant l'idée que se font la majorité des gens. Au terme de l'éducation qui lui est dispensée depuis son plus jeune âge, un individu doit ressortir purifié de ses tendances " honteuses " originelles pour n'être plus qu'un être digne, maître de lui, animé uniquement d'intentions louables. En d'autres termes, de l'éducation surgirait l'être humain au sens noble du mot. Or Freud s'oppose catégoriquement à cette théorie, qu'il juge aberrante. [...]
[...] Car c'est bien là l'essence même de la sublimation de transformer nos pulsions ou sentiments inacceptables en désirs orientés vers des buts socialement valorisés. En effet, pourquoi ne pas exploiter le filon de certaines tendances initialement néfastes, comme par exemple l'agressivité, source de barbarie et de débordements de violence, pour l'orienter positivement en la mettant au service de causes nobles, comme la défense des plus faibles, à la façon d'un Robin Des Bois. Brider ce qui peut s'avérer être un atout se révèle en effet absurde; et on comprend que Freud fustige le manque de discernement des éducateurs inconsidérément sévères ! [...]
[...] De cette façon, Freud se pose sans équivoque comme étant en contradiction avec les gens de son époque et se porte volontaire pour apporter des solutions au problème qu'il soulève. Il est d'avis que le refoulement engendré par la " répression d'instincts puissants exercée par l'extérieur " conduit immanquablement à la névrose. Il pense que l'homme devrait s'appuyer sur ses tendances, fussent-elles perverses, pour s'améliorer; c'est ce qu'il appellera le processus de sublimation. Freud argumente en deux temps : il énonce tout d'abord sa critique qu'il justifie, développe et synthétise ensuite. [...]
[...] On peut dès lors se demander si le mal ne provient en grande part de la personnalité de l'individu plutôt que de son éducation. Il ressort de notre analyse de la pensée de Freud sur la question de l'éducation qu'il n'est pas en phase avec son temps. Nous devons verser à son crédit la proposition de méthodes innovantes pour palier aux faiblesses inhérentes au système éducatif traditionnel, souvent plus stérilisant que stimulant. Malgré tout, son argumentation reste fragile et la solution qu'il préconise sujette à caution. N'est-ce pas le signe qu'entre la répression et le laisser-aller, l'éducation idéale est difficile à trouver ? [...]
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