Qui n'a jamais subi les brimades parentales s'exprimant sous la forme d'un catégorique "ne fais pas ça" accompagné, pour tout justificatif, d'un laconique "ce n'est pas bien" ?
Cette conduite, parfaitement compréhensible - les parents veulent protéger leurs enfants - est loin, cependant, de recevoir l'approbation de Sigmund Freud, qui doute que la répression de toute pulsion infantile soit bénéfique aux futurs adultes qu'elle est pourtant sensée aider à se construire (...)
[...] Or il est convaincu, à la lumière de sa pratique psychanalytique, qu'une éducation trop rigide participe à l'apparition de maladies nerveuses alors qu'une éducation qui orienterait nos pulsions dans un bon sens aurait l'avantage d'être épanouissante. Pour nous faire partager son point de vue, il part de son hypothèse de travail relative à l'existence de forces psychiques qui inhibent notre conduite à notre insu, en s'appuyant sur le concept de refoulement. Il peut alors, dans un second temps, tirer l'enseignement qu'autorise ses observations cliniques, si déroutantes soient-elles, sur les effets malencontreux d'une éducation répressive, avant de proposer, finalement, un modèle d'éducation qui, sans être pathogène, soit authentiquement formateur. [...]
[...] Mais nous pouvons remonter plus loin dans le temps pour illustrer les effets créatifs de la sublimation. Ainsi, dans la poésie médiévale, on retrouve, avec Villon par exemple, le thème de la mort, montrant ainsi l'influence d'instincts morbides inconscients dans sa célèbre Ballade des Pendus. À la lumière de ces exemples, nous pouvons mieux comprendre les lignes 15 et 16, où Freud affirme que ce que nous avons de " meilleurs en nous " a pour origine humus la sublimation de " nos plus mauvaises dispositions C'est en partant de ce dernier constat sur les effets de conversion de la sublimation que Freud termine sa démonstration en proposant un modèle d'éducation. [...]
[...] Cet exemple peut paraître simpliste, car généralement nous oublions vite ce sentiment de culpabilité, mais, pour certaines adolescentes, ce " préjudice " devient irréparable. Ce mal-être les conduit en effet directement à des pathologies graves comme l'anorexie ou la boulimie. Comment dès lors ne pas admettre avec Freud la nécessité d'adopter une éducation plus souple afin de limiter le risque de produire une maladie nerveuse en renonçant à des pratiques éducatives trop sévères, dont Freud relève qu'elles sont de courte vue, sans " discernement " ? [...]
[...] Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse : L'éducation Commentaire de texte sur L'éducation extrait de Cinq leçons sur la psychanalyse de Freud, offrant une analyse de l'éducation répressive et de ses effets. Ce commentaire été réalisé par une élève (note obtenue 14/20). Texte étudié "Une violente répression d'instincts puissants exercée de l'extérieur n'apporte jamais pour résultat l'extinction ou la domination de ceux-ci, mais occasionne un refoulement qui installe la propension à entrer ultérieurement dans la névrose. La psychanalyse a souvent eu l'occasion d'apprendre à quel point la sévérité indubitablement sans discernement de l'éducation participe à la production de la maladie nerveuse, ou au prix de quel préjudice de la capacité d'agir et de la capacité de jouir la normalité exigée est acquise. [...]
[...] Par où l'on voit bien que les pulsions perdurent à l'âge adulte, malgré la répression imposée durant l'enfance sans trouver une issue satisfaisante, constructive. Après avoir dénoncé l'éducation répressive Freud met en évidence, dans la deuxième partie de son analyse (lignes 5 à ce que son expérience de psychanalyste lui a permis d'observer : si toutes les pulsions de l'enfant sont brimées, voire rejetées, il ne peut pas s'épanouir. En effet, l'éducation veut faciliter l'intégration sociale (par l'accès à la normalité), et pour cela, elle s'appuie sur des principes communément acceptés, même s'ils ne respectent pas les aspirations de l'enfant. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture