Dans cet extrait, l'auteur s'intéresse à un problème nodal de l'entrée dans la modernité, à savoir le passage du système juridique de la souveraineté à un autre système, celui de la normalisation disciplinaire. Il s'attache ainsi notamment à l'analyse des instruments, des outils qui sont aux mains du pouvoir (armes, lois, mécanismes de contrôle, systèmes de surveillance divers...). C'est dans une perspective historico-théorique que la réflexion de Foucault s'inscrit ici, dans la mesure où il cherche à théoriser différents modes de pouvoir, de souveraineté qui se sont succédés dans l'histoire (...)
[...] La norme est en fait une mesure qui n'exclut pas : bien plus, elle absorbe, assimile tout ce qui prétend l'excéder; par conséquent, le différent est intégré. Enfin, Foucault termine l'extrait par la reprise de la thèse initiale et insiste sur l'importance capitale de ce glissement d'un type de pouvoir à l'autre : en effet, il estime que l'on entre dans la modernité quand la vie entre dans l'histoire. La vie devient, à cet égard, un enjeu politique et le pouvoir s'adresse non plus à des sujets de droit qui lui seraient totalement soumis, mais à des êtres vivants. [...]
[...] Commentaire de texte philosophique : extrait de Foucault, La Volonté de savoir Rappel du texte à commenter : Une autre conséquence de ce développement du bio-pouvoir, c'est l'importance croissante prise par le jeu de la norme aux dépens du système juridique de la loi. La loi ne peut pas ne pas être armée, et son arme, par excellence, c'est la mort ; à ceux qui la transgressent, elle répond au moins à titre d'ultime recours, par cette menace absolue. La loi se réfère toujours au glaive. [...]
[...] En particulier, et c'est le point central de l'extrait, il s'agit de comprendre comment nos sociétés ont pu évoluer d'une conception du pouvoir où le corps est traité comme quelque chose qui reçoit des peines, qui subit, à une autre conception qui vise à réformer et à corriger le corps autrement dit, comment le biopouvoir s'est-il instauré, par quels moyens, et selons quelles modalités, quelles objectifs ? En quoi ce distingue-t-il et pourquoi d'un ancien type de pouvoir ? Nous étudierons successivement et en détail les deux usages du pouvoir que Foucault met ici en évidence. * Une véritable transformation de la logique, des fins et des modes d'exercice du pouvoir s'est opérée à partir du XVIIe siècle. [...]
[...] Foucault analyse les ressorts et implications d'une situation nouvelle, à savoir l'avènement d'un nouveau type de pouvoir : le texte s'ouvre en effet sur une idée générale pour en dégager ensuite des propositions particulières, dans un raisonnement analytique. Ainsi, l'auteur met en avant la transformation des logiques du pouvoir, marquée, en outre, par l'importance de la norme (nous y reviendrons) : en effet, à l'époque classique, le pouvoir s'appuyait sur les lois (instrument privilégié de l'ancien pouvoir) ; désormais, il s'exerce sous forme de "normes" qui tendent, nous dit Foucault, à devenir des normes. [...]
[...] Ainsi, le bonheur est entre les mains de tous et il n'y a pas de séparation nette et tranchée entre bon et mauvais n'y a pas à tracer la ligne qui sépare ( . Il ne faut cependant pas s'y méprendre : Foucault n'affirme pas la disparition de la loi, qui est en fait maintenue, mais qui change de nature la loi fonctionne toujours davantage comme une norme") : en réalité, la norme ne s'oppose pas à loi, mais au juridique, à savoir ce qui a fait de la loi le mode d'expression d'un pouvoir lié à l'idée de souveraineté (ce qui est caractéristique, on l'a vu, de l'ancien pouvoir). [...]
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