Adolphe-Basile Routhier, écrivain du XIXème siècle, écrivit dans le Centurion, qu' « il n'est pas nécessaire d'être avocat ou magistrat pour savoir que la légalité et la justice sont loin d'être synonymes. » Ainsi, ce dernier montre bien que la « justice » peut aussi bien faire référence à l'institution juridique qu'à la vertu morale. Ainsi, pour être juste, faut-il savoir les lois ou faut-il savoir la vertu morale ? Que faut-il savoir pour être juste ?
Il faut donc bien distinguer les deux sens du mot « juste ». Qu'est-ce qu'être juste ? Est-ce se conduire conformément à la morale ? Est-ce être en conformité avec le droit ? Est-ce les deux à la fois ? Le « juste » renvoie alors ici soit au respect des lois, c'est-à-dire au droit qui définit ce qu'il est permis de faire, soit à la justice en tant que principale vertu morale. Mais est-ce à dire que la morale et les différentes branches du droit s'emboîtent harmonieusement ? Lorsque je suis juste aux yeux du droit, le suis-je aux yeux de la morale ? Ainsi, je sais peut-être ce qu'il faut faire pour être en conformité avec les lois, mais est-ce que ce que je sais dans ce domaine est valide dans le domaine de la vertu ? Faut-il savoir d'autres choses ? Que faut-il vraiment savoir pour être juste juridiquement et moralement ? Le terme « savoir » est lui aussi sujet à polémique. En effet, tout le monde est-il doté d'un savoir ? Si non, peut-on être juste ? Mais si chacun a un certain savoir et donc si chacun a une conception du juste qui lui est propre, cela veut dire que le juste ne peut pas être universel et qu'il est impossible de donner une définition du juste. Enfin, trop en savoir ne conduit-il pas à se comporter injustement ?
Il sera intéressant de voir d'abord que, pour certains, il n'est pas nécessaire de savoir quelque chose pour être juste car, par nature, on est juste ou on ne l'est pas. Puis, on verra que pour être juste au regard de la loi, il est nécessaire de la connaître. Enfin, il faudra montrer que savoir la loi n'est qu'un moyen pour devenir juste. Pour l'être, il faut coupler ce savoir de la loi avec la morale qui peut aussi s'enseigner.
[...] Bien au contraire. Ils vont avoir un sentiment de générosité beaucoup plus prononcé que certains adultes envers les gens défavorisés qu'ils croiseront dans la rue et seront plus facilement attendris par la misère qui les entoure. Ils ne connaissent pas la valeur de l'argent et trouvent injuste que des hommes soient réduits à vivre dans la misère. Ils vont alors vouloir leur donner quelque chose pour les aider. S'ils avaient la valeur de l'argent comme les adultes, ils seraient beaucoup moins aptes à céder à l'empathie. [...]
[...] Que faut-il vraiment savoir pour être juste juridiquement et moralement ? Le terme savoir est lui aussi sujet à polémique. En effet, tout le monde est-il doté d'un savoir ? Si non, peut-on être juste ? Mais si chacun a un certain savoir et donc si chacun a une conception du juste qui lui est propre, cela veut dire que le juste ne peut pas être universel et qu'il est impossible de donner une définition du juste. Enfin, trop en savoir ne conduit-il pas à se comporter injustement ? [...]
[...] Aussi, vaut-il mieux ne pas savoir la valeur de l'argent pour être juste dans le sens moral. Il n'en reste pas moins que la vision de Montesquieu et d'Aristote où la justice ne pourrait être enseignée est un peu restrictive. En effet, on peut se demander si cette règle est immuable et si la connaissance des lois n'est pas un moyen pour être juste. Pour être juste aux yeux du droit, il faut savoir les lois. La première réponse qui vient à l'esprit à la question que faut-il savoir pour être juste est les lois En effet, comment agir conformément à l'institution juridique si je ne connais pas le système de lois qui régit le pays dans lequel je vis ? [...]
[...] Alors que pour être en conformité avec le droit, il est juste qu'il soit expulsé, le juge va essayer d'adapter son verdict en accordant par exemple un sursis au chômeur. Il prendra alors en compte les circonstances atténuantes et écoutera aussi ce que lui dicte la morale. La connaissance unique des lois ne permet pas d'être juste. Il faut qu'elle soit couplée à la morale. Il est donc nécessaire de savoir la morale et de savoir l'écouter pour être juste. Connaître les lois n'est qu'un moyen pour essayer d'être juste. Associer ce savoir à sa connaissance de la morale permet d'être véritablement juste. [...]
[...] Ainsi, le juge sait bien la sentence que la loi prévoit mais il pourra la modifier en fonction du cas qui se présente à lui. Ce n'est pas pour autant qu'il ne sera pas juste. Il sait les lois et adapte la sanction prévue pour être le plus juste possible. Au contraire, si les juges respectaient à la lettre ce que leur dictait la loi, ils seraient injustes car ils ne seraient pas à même d'écouter les arguments de chacun. [...]
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