Autour de nous semble subsister la nature. L'homme peut, en effet, voir dans la nature la pérennité qu'il se souhaiterait, et la percevoir comme éternelle. « Cet arbre me survivra », pour autant, est-il réellement éternel ? Il semblerait, au contraire, que la nature évolue avec ses mystères, difficilement maîtrisables par l'homme. Que penser alors des progrès scientifiques, si la nature nous échappe ? Peut-on réellement admettre que nous connaissions la nature de façon parfaite et définitive, et que nous la maîtrisions ?
C'est à cette question que Pascal s'intéresse dans le texte qui nous est proposé. Il y établit que la nature étant en constante évolution, nous ne pouvons la connaître qu'au fil du temps, sans pour autant pouvoir la maîtriser. Les observations antérieures peuvent permettre d'approfondir nos connaissances à son sujet.
[...] Cela est, en fait, dû au fait que notre vue a plus d'étendue En effet, nous avons d'ores et déjà établi que la nature et ses secrets se dévoilent avec le temps. Autrement dit, les Anciens bénéficiaient, à leur époque, de moins d'années afin de comparer et de comprendre. Ainsi, des années plus tard, nous avons plus d'éléments afin de juger. Le savoir a ici une fonction cumulative. Notre avantage est que le temps et les expériences des Anciens nous permettent de mieux anticiper les conséquences possibles de l'évolution de la nature, puisque nous savons qu'elles se sont produites. [...]
[...] De plus, si l'on s'entend sur la définition de la nature en tant qu'ensemble des lois physiques, les conséquences des actions de la nature résulteraient de ces lois. Ainsi, par un rapport logique, quand le nombre de changements naturels augmente, alors le nombre de conséquences augmente en même temps. Mais, si auparavant la nature était aussi méconnue, faut-il aujourd'hui réfuter les affirmations passées, guidées par l'ignorance ? Sont-elles sources d'erreur, parce qu'anciennes ? Pascal semble s'accorder davantage sur l'idée d'une reconnaissance du travail des Anciens. Aujourd'hui, nous devons accepter de recevoir de nouvelles thèses, des idées différentes. [...]
[...] Quand l'homme aurait un pouvoir sur la nature, il ne sait comment la nature pourrait réagir en retour. De plus, ignorant les conséquences de ses actes, il ignore de même les mystères de la nature, qui ne se dévoilent qu'avec le temps. Aussi ne pouvons-nous pas non plus nous fier, et même plus : nous soumettre, aux observations des Anciens, ces derniers ayant moins de recul que nous afin de tout connaître de la nature. Ainsi, s'il est vrai que nous en savons plus sur la nature qu'eux, nous en savons toujours moins que nos futurs descendants. [...]
[...] Et, s'il est vrai que nous devons refuser l'asservissement à la coutume et l'autorité des anciens, nous pouvons nous en servir pour cheminer vers notre vérité. Nous nous plaçons donc au-dessus d'eux, mais grâce à eux. En effet, notre savoir est possible grâce à leurs expériences antérieures. Nous avons suivi leurs idées, dans l'optique d'en peser la justesse, nos découvertes ont donc bénéficié d'une aide précieuse, faisant de notre travail un travail moins fastidieux, nous amenant au-dessus d'eux, avec, toutefois, moins de mérite. Effectivement, n'est-ce pas une solution de facilité que d'analyser les découvertes passées avant de juger seul ? [...]
[...] Nous tirons donc profit du recul que nous avons par rapport aux premières connaissances. Le problème n'est donc pas que les Anciens étaient moins intelligents que nous et comprenaient moins de choses sur la nature. Ils étaient tout à fait capables de découvrir les faits naturels auxquels ils étaient confrontés, au même titre que nous. La connaissance varie ici en fonction de l'expérience que nous avons de la nature. Afin d'étudier la nature, nous avons un grand nombre d'années sur lesquelles nous appuyer, un nombre qui est supérieur à celui des Anciens. [...]
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