Le texte étudié est un extrait de l'Essai sur les données immédiates de la conscience, il date du 19e siècle et est écrit par Henri Bergson. Dans cet extrait, la thèse de Bergson est que « nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu'on trouve parfois entre l'œuvre et l'artiste. »
Bergson affirme que nous pouvons être libres, surtout quand nos actes nous impliquent tout entier. Selon lui une moindre liberté dans nos actes pourrait venir de notre manque d'investissement ou d'une division intérieure. Il rejette toute idée que nous pourrions subir une quelconque influence de quelque chose qui nous est extérieur comme l'affirme le déterminisme.
[...] De ce fait un acte qui émane du moi et non de quelque influence en surface est bien un acte libre, car rien en dehors du moi n'y participe. Un acte est donc libre pour Bergson si le moi en est intégralement l'auteur. Pour conclure, la conception de Bergson de la liberté n'est donc pas celle du libre arbitre et elle s'oppose au déterminisme. Pour Bergson l'acte libre n'est pas d'abord un choix, mais une création. Un choix peut nous conduire à l'état de la plante qui a reçu une greffe et qui tant qu'elle n'a pas assimilé cette greffe subit son influence comme de l'extérieure. [...]
[...] L'acte libre qui pose une œuvre extérieure originale montre plus de liberté qu'un choix, car on est certain qu'elle exprime aussi une transformation créatrice de soi-même. Bergson admet implicitement qu'il y a différents degrés de liberté et que parfois nos actes sont influencés de l'extérieur. L'innovante liberté ressemble à la libre nécessité du tout de la nature qui n'est causée par rien d'extérieur à elle-même. Pour Bergson la personne a une dimension absolue , elle n'est pas juste le produit de la nature, elle a une existence en dehors des influences que peut avoir la nature. [...]
[...] Si les penseurs du libre arbitre ne décomposaient pas le moi en deux, personne n'aurait songé à le faire. Descartes distingue par exemple la conscience sujet et ses objets contenus en elle. Certes Descartes parvient à son idée de volonté infinie qui nous confère le libre arbitre suite à l'expérience du doute. Le moi qui doute est séparé de tous les objets du doute. Ici Bergson dénonce est le moi qui pense et le moi qui agit. La dimension de l'action nécessite l'usage de notre corps et de notre identité entière, car je ne peux pas agir en dehors de ce que je suis même si je peux penser comme le doute le montre en dehors de ce que je suis. [...]
[...] Spinoza pense aussi que l'individu n'est pas un empire isolé au sein de l'empire de la nature donc il subit des causes externes. Bergson ne semble-t-il pas ignorer cette dimension du caractère qui peut être le fruit d'un processus de la nature en nous ? Toutefois, Spinoza pense aussi que si on a l'intuition personnelle de notre corps en cet instant comme le résultat du processus de l'univers, on deviendra une expression consciente d'une autodétermination individuelle du tout de la nature. [...]
[...] Bergson nous dit que lorsqu'un artiste créé une œuvre importante, elle peut modifier notre perception du monde, car il crée une nouvelle façon de percevoir notre monde. Une œuvre artistique porte la trace en général où le créateur à trouver après plusieurs recherches une originalité. C'est sans doute parce que l'œuvre est la trace d'un acte créateur et non pas l'acte créateur de l'artiste en tant que tel qu'il n'y a qu' une indéfinissable ressemblance entre l'œuvre et l'artiste De plus, l'inspiration modifie autant l'artiste en tant que personne qu'elle contribue à l'originalité de son œuvre . [...]
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