Dans cet extrait de l'essai de l'esprit géométrique, Pascal traite de l'ordre avec lequel les hommes doivent démontrer et rendre convaincante la réalité afin de tirer la plus grande instruction. Selon lui, la méthode serait de ''de ne point définir les choses claires et entendues de tous les hommes, et de définir toutes les autres; et de ne point prouver toutes les choses connues des hommes, et de prouver toutes les autres.'' Pascal se heurte donc au problème des premiers termes et des premières propositions respectivement indéfinissables et impossibles à prouver. Comment l'homme peut-il aborder de nouvelles vérités scientifiques alors que les fondements de ce qu'il avance ne sont ni définis ni prouvés ?
[...] De l'esprit géométrique, de Pascal ''Ces choses étant bien entendues, je reviens à l'explication du véritable ordre, qui consiste, comme je disais, à tout définir et à tout prouver. Certainement cette méthode serait belle, mais elle est absolument impossible car il est évident que les premiers termes qu'on voudrait définit, en supposeraient de précédents pour servir à leur explication, et que de même les premières propositions qu'on voudrait prouver en supposeraient d'autres qui les précédassent; et ainsi il est clair qu'on n'arriverait jamais aux premières. [...]
[...] Pour suivre la logique il faudra alors prouver et définir ces propositions et termes employés . grâce à d'autres termes qu'il faudra alors prouver. Ainsi, aucun terme et aucune proposition ne pouvant être définis et prouvés sans d'autres on ne peut tout définir et tout prouver. L'homme ne peut accéder aux premiers termes et propositions dont il a besoin pour tout définir et tout prouver''. Cette quête est inachevable, infinie et même en y travaillant de plus en plus. Plus l'homme va s'efforcer à tout définir et à tout prouver plus il fera face à son incapacité. [...]
[...] Cet ordre se base donc sur des certitudes acquises grâce à la nature ou par la raison de l'homme, cette adéquation paradoxale permet à cet ordre d'être : le plus parfait de tous''. Cette thèse est paradoxale dans la mesure où si la vérité est un concept singulier et unique il existe un double chemin d'accès à celle-ci. Ensuite Pascal, par une série de négations va mettre en évidence les erreurs à ne pas commettre, c'est-à-dire ce qu'il faut définir et prouver. Tout d'abord, la solution n'est pas dans les extrêmes, comme l'a montré le premier moment du texte la solution n'est pas de tout définir et de tout prouver. [...]
[...] Tout ce que la nature permet de connaitre : espace, temps, mouvement, nombre, égalité, l'ordre géométrique ne le définit pas'' Ceci est inutile car il existe un accord universel sur ces termes, ils sont compris de tous et d'une grande clarté. Ces termes sont si clairs que l'on peut les rendre plus clairs, ainsi toute tentative de les rendre plus cohérents se solderait par un échec et aurait effet inverse. Cet exemple met en évidence le fait que l'ordre véritable est impossible car la méthode est inapplicable dans les faits. [...]
[...] En effet, c'est l'homme qui est incapable d'utiliser le véritable ordre et donc qui est à remettre en question et pas la méthode. Si on ne peut définir ou prouver certains termes ou principes c'est essentiellement à cause de l'homme et non pas à cause de la méthode ni des termes ou principes à prouver. C'est pour cela que Pascal discute du véritable ordre alors qu'il est inaccessible à l'homme, il veut prouver la faiblesse de l'homme raison pour laquelle il lui faut un ordre faible (à sa mesure). [...]
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