L'Ethique, rédigée à partir de 1661, constitue l'œuvre majeure du philosophe Baruch Spinoza. Dans cet ouvrage qu'il poursuivra jusqu'à la fin de sa vie, il expose de façon démonstrative sa philosophie.
Il s'agit ici d'un extrait de l'appendice de l'Ethique I : il y dénonce avec véhémence le finalisme comme étant un préjugé créé par les hommes, conduisant dès lors à une illusion de la liberté. Ainsi, Spinoza tente de répondre à la question suivante : en quoi le finalisme est-il une erreur de l'homme ?
Pour argumenter sa thèse, il nous démontre que les hommes agissent toujours en vue de trouver ce qui leur est utile, ils imaginent ainsi que tout est déterminé par des causes finales.
[...] Spinoza va même plus loin en remettant également en cause la croyance et le culte des hommes, du fait de cette même ignorance (puisqu'ils n'ont jamais reçu au sujet de la complexion de ces êtres -donc de leur nature, des caractères qui les définissent- aucune information Pour lui, les hommes ont une insatiable avidité car ils croient que les dieux règlent tout pour leur usage, et qu'ils le font pour en être récompensés et donc pour leur propre utilité. Et c'est surtout là que Spinoza n'est pas d'accord. En effet, il s'oppose à la vision selon laquelle la réalité de Dieu est externe à la réalité du monde ; panthéiste, pour lui Dieu n'est pas un être distinct du monde, il lui est immanent, il ne s'agit pas d'une entité douée d'intention et de volonté et surveillant étroitement l'ensemble de son œuvre. [...]
[...] Commentaire d'un extrait de l'appendice de l'Ethique I de Baruch Spinoza L'Éthique, rédigée à partir de 1661, constitue l'œuvre majeure du philosophe Baruch Spinoza. Dans cet ouvrage qu'il poursuivra jusqu'à la fin de sa vie, il expose de façon démonstrative sa philosophie. Il s'agit ici d'un extrait de l'appendice de l'Éthique I : il y dénonce avec véhémence le finalisme comme étant un préjugé créé par les hommes, conduisant dès lors à une illusion de la liberté. Ainsi, Spinoza tente de répondre à la question suivante : en quoi le finalisme est-il une erreur de l'homme ? [...]
[...] Spinoza critique ainsi le raisonnement anthropomorphique des hommes qui se représentent Dieu sur leur propre modèle doués de la liberté humaine Spinoza s'oppose donc dans cet extrait au principe finaliste d'Aristote qui dit que la nature ne fait rien en vain et que l'univers est un ensemble harmonieux dans lequel tout est à sa place et rien n'est sans raison. En y réfléchissant bien, comment en effet rendre compte autrement de l'adaptation des êtres vivants à leur milieu ? Mais Spinoza voit les choses autrement, se rapprochant davantage du déterminisme, de la causalité : selon lui, les actes des hommes sont déterminés par des facteurs extérieurs à leur volonté. [...]
[...] Cependant, le déterminisme lui-même s'oppose à la liberté (en effet, si les actes des hommes sont déterminés, comment peuvent-ils agir librement : peut-il exister une causalité libre dans le monde ? À la vision de Spinoza se heurte également celle de Leibniz, finaliste lui aussi, qui affirme que rien n'arrive dans le monde sans cause disposée à produire précisément cet effet, et que la perfection de la nature de Dieu s'exprimera nécessairement dans sa création. Mais si, comme il le dit, il n'y a effectivement jamais d'effet sans cause, c'est que tout peut s'expliquer, et que l'on peut rendre raison de tout. [...]
[...] Ce texte de Spinoza nous a donc conduits à nous interroger sur le principe de finalité et également sur la nature humaine : la principale préoccupation des hommes est de trouver ce qui leur est utile, ils ont un raisonnement anthropomorphique, et ils expliquent les choses par Dieu quand ils ne savent pas les expliquer la volonté de Dieu est l'asile de l'ignorance. Mais Spinoza n'est pas totalement dans le faux quand il remet en cause la conception finaliste : en effet, ne fait-elle pas bien peu cas des ratés de la nature, comme l'existence du mal, de l'injustice, de la souffrance et de l'iniquité ? Quelle utilité pourrait avoir de tels maux ? [...]
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