Dans ce chapitre des Principes du droit, Hegel développe une définition de la liberté de l'être humain en l'articulant autour de la notion de devoir
[...] En effet, en tant qu'être vivant, l'homme est assujetti à un certain nombre d'envies difficilement répressibles que Hegel nomme « instincts naturels ». C'est la raison pour laquelle Hegel fait l'hypothèse que si l'homme n'était pas régulièrement ramené à la raison par ses devoirs qu'il se doit de suivre, il serait l'esclave de ses envies spontanées et difficilement répressibles. Autrement dit, selon le philosophe, le concept de « devoir » sort l'homme de son animalité. Mais Hegel va plus loin : l'homme n'est pas un animal comme les autres, il est sujet à des pensées plus élaborées que de simples instincts, qui peuvent elles aussi constituer une oppression capable de réduire la liberté de l'homme. [...]
[...] En d'autres termes, ce que nous désignons généralement comme notre liberté constitue en fait l'indétermination de l'homme, alors qu'un cheval ou un chien a son existence toute tracée devant lui. Conclusion Ainsi, Hegel propose une nouvelle définition de la liberté non pas comme possibilité illimitée de faire ce que bon nous semble, mais au contraire comme renonciation consciente à exercer sa volonté à satisfaire son plaisir, et au contraire effectuer des tâches par choix raisonné. En cela, l'homme connaît la liberté lorsqu'il renonce à exercer une liberté qui est en réalité théorique : nous ne pouvons pas n'en faire toujours qu'à notre idée. [...]
[...] Ainsi, j'accepte en tant qu'individu libre de céder une partie de mon temps libre à des activités productives comme le travail afin de tirer de celui-ci les moyens de ma subsistance. Ce faisant, je contredis mon premier instinct qui préfère la distraction plutôt que le labeur. C'est la raison pour laquelle Hegel semble convenir dans un premier temps que le devoir opère une limitation de la liberté à priori illimitée de l'homme à déterminer ce qui lui est bon : « son bien indéterminé ». [...]
[...] Contrairement aux animaux qui l'entourent, l'homme s'interroge sur son existence et son environnement et le sens qu'il peut - voire doit - lui donner. Là encore, la survenue du devoir vient interrompre ces questionnements et donner à l'homme un répit, qui devient de fait une forme de liberté. Dans cette réflexion, l'« inactuel » désigne les potentialités d'action de l'homme, sur lesquelles il a une capacité de réflexion. A l'inverse, l'animal ne s'interroge pas sur le bien-fondé de son action et sur sa valeur morale : il mange, se repose et se bat sans apprécier la portée éthique de ces choix. [...]
[...] Introduction Dans ce chapitre des Principes du droit, Hegel développe une définition de la liberté de l'être humain en l'articulant autour de la notion de devoir. Partant de la conception commune du devoir comme obligation contraire à la volonté naturelle de l'homme, Hegel aboutit à une hypothèse en apparence contradictoire : le devoir, loin de s'opposer à la liberté - voire de l'abolir - constitue au contraire le moyen de l'homme pour se libérer de sa condition première qui constitue le véritable esclavage qui le menace. [...]
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