Dans ses « Définitions », Alain aborde le thème de la conscience. L'homme est un être capable de conscience, c'est-à-dire qu'il est capable de juger ses propres actes. La conscience nous donne donc accès à nous-même puisqu'elle permet de faire réflexion sur nous-même. Cependant, cela n'empêche pas que des individus agissent mal. Mais on peut souligner qu'ici Alain critique cette inconscience, car selon lui, nous sommes responsables de nos actes. Le texte, lui, commence d'abord par la définition de la conscience comme étant le savoir revenant sur lui-même. Ensuite, il souligne le point commun entre la conscience et la morale pour enfin déboucher sur la critique de l'inconscience. On peut donc en déduire que le texte repose pour l'essentiel sur la critique de l'inconscience puisque l'homme est un être conscient. Cependant, la conscience est-elle toujours suivie de la réflexion ? Pourquoi certains choisissent-ils l'inconscience ?
[...] En effet, on peut voir qu'Alain insiste sur le caractère moral de la conscience et par conséquent, il va ensuite montrer l'immoralité de l'inconscience qui consiste à « ajourner le jugement intérieur » (ligne 6). La thèse centrale de l'auteur dans ce texte est donc que « la conscience est toujours implicitement morale ». La morale est essentielle à la conscience pour la remise en question. En effet, la conscience, c'est d'abord la réflexivité qui elle-même découle implicitement de la morale mais l'on pourrait dire aussi que la morale découle de la réflexivité. C'est pourquoi pour Alain, nous sommes responsables de nos pensées. Par exemple, celui qui est dépendant du tabac, est responsable dans la mesure où il aurait pu éviter ceci en faisant retour sur lui et se poser les bonnes questions auparavant. C'est pourquoi, on définit la conscience morale par la juste perception du bien et du mal, être inconscient c'est donc perdre le sens des valeurs, et ne pas pouvoir juger ses propres actions. Ainsi, il ne veut pas avoir fait retour sur lui-même et il ajourne ce jugement intérieur. Finalement, l'inconscience n'est-elle pas au fond un choix de la conscience ? (...)
[...] Ainsi on peut voir que nous sommes toujours responsables de nos propres actes. Mais peut-être que cette inconscience existe en réponse à une conscience qui apparait comme trop difficile à suivre ? [...]
[...] En effet, un être humain en léthargie ne peut plus se rendre compte du réel et alors toute conscience a disparu mais ici Alain ne critique pas cela. Un exemple marquant, serait de prendre un enfant qui a été élevé dans les jeunesses hitlériennes et où il a été formé pour tuer des gens sans réfléchir. Ici, les nazis ont perverti sa conscience et ainsi, il ne peut pas penser. L'endiguement des jeunes dans un régime totalitaire ne permettait pas de faire réfléchir les enfants, qui exécutaient les ordres sans réfléchir. C'est cela que l'on peut nommer l'inconscience. Cela veut-il dire pour autant qu'il est responsable ? [...]
[...] Ainsi, il n'est pas pour autant inconscient, cela n'empêche pas qu'il réfléchisse mais sans pour autant qu'il réfléchisse sur lui-même. Alain n'exclut donc pas non plus que l'on puisse avoir des opinions sur des opinions car on peut réfléchir sur nous même. Alain démontre donc que la conscience est accessible à tous, si on le veut. Or, il est possible que plusieurs de nos pensées nous échappent et que l'on ne fasse pas retour sur nous même. C'est pourquoi, on peut se demander si la conscience est toujours suivie de la réflexion ? [...]
[...] On peut donc dire que la conscience est la pensée, et que la pensée est la conscience. Donc celui qui ne se demande pas ce qu'il doit penser, ne peut être dit penser et il ne sera donc pas conscient. L'Homme peut donc toujours réfléchir et doit faire retour sur ses actions et ses pensées, sinon il est inconscient et il ne pense pas. Alain souligne qu'il n'y a pas de conscience sans questionnement. Mais il est possible de ne pas adhérer à ses propres pensés dans la mesure où je peux les rejeter, les mettre en distance. [...]
[...] Dans Les principes de la Philosophie Descartes déclare Par le mot de penser, j'entends tout ce qui ce fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-même, c'est pourquoi, non seulement entendre, vouloir imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser Il s'agit donc d'actes de la pensée qui ne seront pas possibles sans la conscience et inversement. Quoiqu'il en soit, si l'on pense, c'est que l'on s'interroge, donc si je réfléchis mes pensées, je peux donc les questionner ou non. La pensée ne s'impose pas à moi, j'ai le choix. La conscience est donc essentielle à la pensée. Ainsi, toute pensée est consciente d'elle-même. Dès lors, la conscience accompagne la pensée. [...]
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