Dans le Théétète de Platon (150c-151d) il s'agit d'une comparaison entre l'art d'accoucher les hommes et l'art d'accoucher les âmes. Ainsi Socrate se compare à un accoucheur des âmes, c'est l'art maïeutique. Comme dans l'accouchement avec l'accoucheuse qui permet à la femme de faire venir au monde se qu'elle a déjà en elle, dans l'enseignement de Socrate appelé la maïeutique Socrate ne fait que permettre à l'homme de faire venir au monde ce qu'il a déjà en lui ; ce faisant Socrate est une sorte de maître révélateur des savoirs préexistants dans les hommes qui sont des sortes d'étudiant d'eux même grâce au médiateur que constitue Socrate.
Dans la lettre à Lucilius LXXXIV de Sénèque il s'agit de comprendre et de distinguer deux usages qui peuvent être fait des lectures. Soit une lecture qui vient passivement saturer la mémoire, soit une lecture intelligente qui permet à celui qui l'a fait de fabriquer un savoir différent et personnel. En ce sens le livre est un bon support pour enseigner à l'individu dans de bonnes dispositions qui fera l'effort de façonner le savoir enseigné pour le réutiliser.
Ainsi intéressons-nous sur la réalité du savoir transmis par les lectures ou par un tiers dans l'éducation. Demandons-nous si pour apprendre et s'éduquer il suffit de lire ou de suivre l'enseignement d'autrui, cela dans les deux cas de façon passive ?
[...] C'est-à-dire que sans le rôle actif de l'élève l'éducation ne serait qu'un apprentissage grégaire, mais sans ses supports l'éducation serait sans objet et résultat. Ce qui nous conduit à affirmer que l'éducation doit être cette juste mesure entre les supports éducatifs comme l'enseignant et le livre, mais ceux-ci ne doivent justement qu'être les supports des élèves qui ont déjà en eux la capacité d'apprendre activement. Ces supports ne sont donc que les médiateurs insuffisants entre la connaissance qui est enseignée et l'élève à qui l'on enseigne. [...]
[...] Par analogie avec l'éducation qui peut prendre pour exemple l'art maïeutique, nous pouvons affirmer que l'individu est actif dans son éducation puisqu'il a un rôle déterminant pour arriver à la possession de connaissances. Ensuite dans notre deuxième extrait il s'agit de comprendre que la lecture si elle enseigne peut ne pas avoir le même caractère décisif selon l'attitude du lecteur, par extension selon l'attitude de l'élève lecteur. Sénèque utilise la comparaison avec le travail de l'abeille pour expliquer son argument. [...]
[...] Nous organiserons notre travail en deux moments : d'abord une brève étude de chacun de nos extraits, ensuite leur confrontation dans l'optique de notre interrogation originelle. Tout d'abord l'art socratique appelé la maïeutique consiste à faire accoucher aux hommes qui le peuvent un savoir ; ce dernier provient de celui qui accouche et non de celui qui fait accoucher. La maïeutique socratique doit se comparer à l'accouchement pour être comprise. Ainsi certaines femmes ont en elle un enfant comme certains hommes ont en eux une pensée. [...]
[...] C'est le plus souvent ce type d'éducation qui est utilisé avec le fort principe d'autorité des professeurs et des livres. Or si l'on considère un élève qui subit une telle méthode, doit-on directement analyser sa passivité totale ? Finalement l'élève n'est-il pas structurant de ce qu'on lui apprend ? En effet, le problème d'une méthode où la connaissance est préexistante en dehors de celui qui apprend a pour problème le rôle de l'élève dans l'apprentissage même considéré comme a priori passif. [...]
[...] C'est selon cette partition entre le rôle de l'élève et le rôle des supports éducatifs que doit se penser l'éducation, ce qui pose problème puisque c'est souvent dans la particularité de chaque élève qu'il faut mesurer à nouveau la part à accorder à chacun d'eux. [...]
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