Parmi tous les héros de mythes antiques, Antigone est probablement le personnage qui a le plus été repris dans la littérature mondiale. Ce personnage féminin, résistante et courageuse, entêtée et jusqu'au-boutiste, représente pour beaucoup des valeurs morales à sauvegarder.
Pour rappel, le mythe d'Antigone nous envoie en Grèce classique. Cette dernière est la fille de roi de Thèbes, Œdipe et de sa femme Jocaste. Ce mythe est donc le prolongement de celui d'Œdipe, qui, lorsqu'il se rend compte qu'il a tué son père et épousé sa mère, fuit de Thèbes. Dès lors, le pouvoir se voit partagé entre ses deux fils Etéocle et Polynice. Chacun doit régner à tour de rôle pour une année. Evidemment, à la fin de son année de règne Etéocle refuse de laisser la place à son frère Polynice. S'en suit un combat où les deux frères finissent par s'entre-tuer. La couronne revient donc à leur oncle Créon, frère de Jocaste. Ce dernier fait procéder à des funérailles pour Etéocle mais refuse d'enterrer Polynice. Quiconque tentera de lui donner une sépulture risquera la mort. La plupart des versions commencent à ce moment là.
[...] Ce thème est la trame du texte de Brecht. Ce dernier voit dans les Anciens ceux qui sont responsables de la guerre en Allemagne. Quelques hommes ont poussé le pouvoir à faire la guerre pour leur bien-être personnel, quitte à envoyer tout un pays et sa jeunesse dans les abîmes. Ainsi, au fur et à mesure des textes, le Chœur, qui était chez Sophocle, bon et un soutien pour Antigone, devient le responsable principal du drame chez Brecht. Chez Anouilh, ni responsable ni soutien, il est surtout hors du champ de l'action. [...]
[...] Que ce soit chez Sophocle, Jean Anouilh ou Bertold Brecht, Antigone n'est pas seulement une pièce de théâtre. C'est en effet également un moyen de décrire des situations humaines, un rapport aux lois écrites et aux lois de la morale. C'est aussi une réflexion, surtout au XXe siècle, sur les réactions de l'homme face aux périodes noires, de la guerre au totalitarisme. Etude des différents personnages : Chez les auteurs que nous étudions, des différences interviennent aux niveaux des personnages. [...]
[...] Mais la tragédie ne s'achève pas avec la mort de Hémon puisque la mère de celui-ci, Eurydice, ne supportant pas cette perte décide également de se suicider. Tout cla , cela ne se déroule que dans les pièces d'Anouilh et de Sophocle. Quant à Brecht, la tragédie se conclue avec la défaite de Thèbes et la victoire d'Argos, ce qui anéantie définitivement la cité de Créon. En résumé, on peut donc dire que la mort est un thème omniprésent dans les pièces de Sophocle, Anouilh et Brecht. [...]
[...] Enfin, le manque de féminité d'Antigone, peut être vu, dans le texte de Sophocle, sur l'absence d'amour qu'elle aurait pour Hémon. Mais cela est dû, comme cela a déjà été relayé, de la notion même de l'amour dans la Grèce Antique, amour qui n'est pas du ressort de la tragédie. Chez Anouilh, l'opposition entre les deux sœurs, comme on la vu, sert également à décrire la nature virile d'Antigone. Cependant, cette dernière est moins une force de conviction qu'un mauvais caractère, qui la pousse à être intransigeante. [...]
[...] Chez Anouilh, Antigone n'est pas une héroïne, elle le devient malgré elle. Elle acquiert le rôle de résistante. On voit ce changement dans la description qui est faite d'Antigone, description qui n'existe pas chez Sophocle. Anouilh décrit une jeune fille très ordinaire : la petite maigre la maigre jeune fille moiraude et renfermée Physiquement et mentalement, elle n'a rien d‘une héroïne. Par exemple, elle déclare : C'est beau. C'est tout gris Antigone est dans tout sauf l'archétype de l'héroïne. On retrouve cela de manière encore plus frappante avec la comparaison qui est faite par Anouilh entre Antigone et sa sœur Ismène. [...]
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