La question des inégalités entre les sexes est une question de plus en plus importante dans les sciences sociales. L'émergence et la part croissante de cette question au sein des sciences sociales sont en partie liées au mouvement féministe en tant que mouvement politique.
L'apport fondamental du féminisme est la distinction que ce mouvement opère entre la notion de « sexe » et celle de « genre ». Ce dernier concept n'est pas toujours bien reçu dans les sciences sociales. Il désigne « les façons dont la différence sexuelle est socialement représentée et organisée. » La notion de « sexe » renvoie au caractère biologique de ce dernier, la notion de « genre » renvoie au caractère construit de l'identité sexuée du sujet. Dans le cadre d'une réflexion sur l'ethnicité, c'est la notion de genre qui domine, même si la terminologie reste attachée au mot « sexe ». Comme nous l'explique Martiniello, la question de l'ethnicité n'a jamais été centrale dans la réflexion féministe car cette réflexion est en partie influencée par le féminisme bourgeois.
[...] Intersection entre sexe et ethnicité Il est ici question de savoir dans quelle mesure les relations entre les sexes ont une influence sur les relations ethniques et inversement. Cinq positions majeures de la production scientifique sur cette question sont retenues par Sylvia Walby : le sexe n'influence pas les relations ethniques, l'ethnicité n'influence pas les relations entre les sexes, les effets des différents mécanismes sociaux s'ajoutent les uns aux autres, l'ethnicité fait varier les formes d'oppression, il y a une influence mutuelle entre l'ethnicité et le sexe. [...]
[...] Ethnicité et sexe in «L'ethnicité dans les sciences sociales contemporaines» de Marco Martiniello En guise d'introduction La question des inégalités entre les sexes est une question de plus en plus importante dans les sciences sociales. L'émergence et la part croissante de cette question au sein des sciences sociales sont en partie liées au mouvement féministe en tant que mouvement politique. L'apport fondamental du féminisme est la distinction que ce mouvement opère entre la notion de sexe et celle de genre Ce dernier concept n'est pas toujours bien reçu dans les sciences sociales. [...]
[...] Les différentes formes d'implication des femmes dans les processus ethniques Nira Yuval-Davis et Floya Anthis mettent en évidence cinq modalités d'implication des femmes dans les processus ethniques : les femmes sont nécessaires à la reproduction du groupe ethnique, elles jouent donc un rôle important dans la reproduction des frontières ethniques, par l'éducation elles transmettent l'ethnicité. Par ailleurs, la féminité notamment au travers de l'image de la mère, est souvent utilisée dans les discours politiques (la mère patrie par exemple). Finalement, l'histoire permet de mettre en évidence que les femmes se sont toujours impliquées dans les luttes nationales, politiques, économiques ou encore militaires. Conclusion La dimension sexuelle doit être prise en compte par la réflexion sur l'ethnicité et inversement, car comme nous le dit Martiniello : Les processus ethniques et sexuels s'influencent mutuellement. [...]
[...] Pour ces dernières, il est en effet nécessaire d'étudier conjointement l'exploitation de classe et la subordination sexuelle. Dans les années quatre-vingt, les féministes noires ont également mis en avant la nécessité d'étudier cette subordination en fonction de critères ethniques qui selon elles ont été ignorés par les féministes blanches issues de la bourgeoisie (celles-ci en effet, ne connaissent pas la spécificité de l'oppression des femmes des minorités ethniques). Les relations entre l'ethnicité et le sexe seront étudiées selon trois niveaux : ressemblances et divergences majeures entre l'ethnicité et le sexe ; les différentes positions concernant les points de rencontre entre ethnicité et sexe ; les différentes formes d'implication des femmes dans les processus ethniques. [...]
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