La proposition 45 de L'Éthique de Spinoza intervient juste après l'écriture de la proposition « Amour et désir sont sujets à l'excès ». C'est un passage relativement charnière pour l'auteur dans la mesure où il faut aller plus loin dans l'analyse et arriver à la conclusion que la haine, ici comprise comme la haine envers les hommes et non la haine en général, ne peut jamais être bonne.
[...] Ce passage de l'Éthique est un tournant dans la philosophie de Spinoza, dans la mesure où il participe grandement au classement des affects qui est effectué dans la 4[ème] partie. Avec une vision quelque peu mécaniste sur la fin du passage, Spinoza reste profondément ancré dans son aversion pour une puissance divine supérieure et demeure accroché à l'idée selon laquelle c'est la Raison qui gouverne le monde. « J'ai vu la Raison passer à cheval » disait-il en voyant Napoléon, ce qui traduit bien le fait que la Raison gouverne le monde selon lui et qu'elle donne également un sens à l'Histoire. [...]
[...] Mauvais ici est entendu en son sens étymologique : du latin malifatus, composé de malum (mauvais) et fatum (sort) qui signifie le mauvais sort. La haine débouche sur la honte et l'injustice Ensuite, Spinoza propose un deuxième corolaire : tout ce que nous pouvons faire par haine est honteux et injuste. En effet, la haine peut provenir de sentiments et ressentiments comme la jalousie, l'envie et le désir. La haine est donc un sentiment, ou comme Spinoza l'appelle, un affect qui est à bannir de nos vies si nous voulons vivre paisiblement et sereinement. [...]
[...] Éthique, IV, scolie 45 - Spinoza (1677) La proposition 45 de L'Éthique de Spinoza, intervient juste après l'écriture de la proposition « Amour et désir sont sujets à l'excès ». C'est un passage relativement charnière pour l'auteur dans la mesure où il faut aller plus loin dans l'analyse et arriver à la conclusion que la haine, ici comprise comme la haine envers les hommes et non la haine en général, ne peut jamais être bonne. La 4ᵉ partie de L'Éthique met en avant dans la réflexion de Spinoza la puissance des affects chez l'Homme contre une certaine impuissance de la Raison, débouchant alors sur un classement des affects. [...]
[...] La scolie Enfin, Spinoza nous propose une scolie. Cette scolie part du principe qu'il faut passer outre la mélancolie que nous pouvons connaître dans notre vie quotidienne. Rappelons que selon Spinoza, c'est la Raison qui gouverne le monde et il n'est donc aucune puissance divine qui puisse profiter de ma mélancolie. Seulement les personnes envieuses peuvent profiter de ma mélancolie. C'est pourquoi il faut la chasser à tout prix. Plus nous sommes heureux, plus nous nous intégrons dans ce monde qui nous entoure et plus nous participerons à la Raison qui nous gouverne, aussi appelée par Spinoza « nature divine ». [...]
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