L'éthique à Nicomaque, Aristote, vertu, nature des vertus, philosophie morale, pratique de la vertu
Dans l'éthique à Nicomaque, Aristote tente de définir la vertu comme condition nécessaire du bonheur. Il essaye de trouver une solution à ce bonheur, dont la vertu n'est pas la seule et unique condition, mais la condition centrale. Cet extrait de l'éthique à Nicomaque est tiré du livre 2 ; et en est le chapitre 3. Il traite de la vertu. Aristote distingue deux types de vertus : la vertu intellectuelle et la vertu morale. Ici, il s'agit de la vertu morale. « La vertu morale est […] le produit de l'habitude ». Elle n'est pas par nature. C'est dès l'enfance que se forme la vertu. Dans le chapitre 2 ; Aristote précise que les vertus sont des demi-mesures (« les vertus sont sujettes à périr à la foi par excès et par défaut »). Le livre II n'a pas un but spéculatif, mais bien un but pratique. Il cherche à savoir comment atteindre concrètement la vertu, comment l'appliquer à la vie quotidienne. Aristote nous donne d'abord une explication de la nature des vertus ; puis il nous fait part des attributs intentionnalistes et enfin des attributs pratiques de la vertu.
[...] En effet, pour les techniques, on n'a pas nécessairement besoin d'un initiateur pour exécuter la technique. En revanche ne peut-on pas connaître la technique sans initiateur ? On peut prendre l'exemple du paradoxe du singe savant : si un singe immortel tape un texte sur une machine à écrire pendant une éternité, alors il y a une probabilité que le singe réécrive une œuvre littéraire par exemple Hamlet. Or le singe ne saura pas qu'il a écrit Hamlet, ce sera accidentel et cependant ce sera bien une copie de l'œuvre. [...]
[...] Aristote se questionne sur, s'il pouvait en être de même pour les vertus. Peut-on être tempérant de manière involontaire ? Est-ce qu'alors il serait nécessaire d'apprendre la tempérance pour savoir être tempérant ? Lignes 12-23 : Une conception intentionnaliste des vertus L'action bonne ne contient pas la beauté en soi ni la vertu en soi, elle est accompagnée il est en plus une différence entre les techniques et les vertus. Les résultats des techniques sont, en effet, des œuvres qui contiennent en elles-mêmes leur perfection. [...]
[...] Au contraire, il faut encore que l'agent les exécute dans un certain état : d'abord, il doit savoir ce qu'il exécute, ensuite, le décider et ce faisant vouloir les actes qu'il accomplit pour eux-mêmes ; enfin, troisièmement, agir dans une disposition ferme et inébranlable. » Ainsi, pour que Pierre sauve vertueusement Maurice, il faut que Pierre sache qu'il est bon de sauver Maurice, vouloir sauver Maurice seulement, car il est bon de sauver Maurice, et ne pas hésiter entre Maurice et son match de rugby, ne pas regretter son match, à la limite, ne même pas y penser. La vertu ne résulte pas du savoir ces conditions, pour la possession des techniques, n'entrent pas en ligne de compte, à l'exception du savoir lui-même ; mais pour la possession des vertus, justement la force du savoir est négligeable, voire nulle, alors que les autres dispositions, loin d'être négligeables, peuvent tout. Et ce sont elles précisément qui surviennent à force d'exécuter souvent ce qui est juste et tempérant ». Au final, la vertu n'est pas théorique. [...]
[...] La pensée seule ne peut amener à la vertu. voilà La plupart n'agissent pas ainsi et cherchent refuge dans l'argumentation, croyant se consacrer à la philosophie et ainsi pouvoir être vertueux. » On peut penser qu'il s'agit là d'une critique des platoniciens, car pour eux la vertu se trouve dans la pensée, le monde des idées, mais non pas dans l'action. Or, pour Aristote ce monde des idées n'existe pas et la philosophie doit avoir une application pratique, comme il le dit au début du livre II, chapitre sinon elle n'a pas lieu d'être. [...]
[...] Dans la République ; Platon compare la philosophie à la médecine comme une sorte de remède pour la vie bonne. Pour Aristote, Platon tombe à côté du but : il a bien compris les principes de la vertu, il sait ce qui est vertueux, mais ne l'applique pas, reste dans la spéculation. plus donc que ceux-là n'auront la santé du corps en se soignant de la sorte, ils n'auront, eux non plus, celle de l'âme en se consacrant à la philosophie de cette façon. » Pour Aristote, le platonisme est donc une philosophie vaine, tout du moins au niveau de ce qui est vertueux. [...]
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