Partout sur les affiches des slogans à la mode : « Partez au Maroc, retrouvez la vraie nature... », « retour à la nature en mangeant des produits bio... ». On a le sentiment d'une nostalgie d'un état primitif, d'un âge d'or révolu où l'être vivait en osmose avec le milieu dans une totale béatitude.
Mais ne s'agit-il pas là d'une fiction puérile? Qu'en est-il de l'état de nature ? Telle est la question que pose Hegel dans l'extrait que nous avons à commenter. La nature n'est-elle pas le lieu des inégalités, des rapports de force, d'une existence grossière parce-que primitive ? En contre partie, qu'apporte la vie sociale ? Ne se présente-t-elle pas comme une obligation pour les hommes ? Autant de problèmes que Hegel soulève ici.
Mais si nous pouvons accorder que la vie sociale est nécessaire à l'homme, est-il recevable de la concevoir comme un relais à une vie primitivement naturelle ? N'y a-t-il pas confusion ici entre force et domination, entre droit et justice, entre organisation sociale et rationalité ? Enfin n'est-ce pas l'état social qui manifeste le plus clairement ce que Hegel lui assigne comme objectif : de faire disparaître injustice, inégalité et violence ?
[...] Il semble de ce fait plus judicieux d'attribuer violence et inégalité à la vie sociale, ce qui nous oblige à mettre en cause l'image idyllique que Hegel nous fait de la société. Étant entendu que l'homme, par définition, est un être social, devons nous en conclure que l'état de société est d'entrée de jeu un état idéal pour l'homme ? Nous n'avons pas le choix, donc pas la possibilité d'opter pour ou contre la société, mais nous avons le pouvoir de la démystifier. [...]
[...] Il est devenu coutumier au XXe siècle de dire que c'est la société qui façonne l'homme et que les spécificités qui sont les siennes tirent essentiellement leurs sources du milieu culturel : conscience, pensée, langage, etc. Nous pouvons donc avec Hegel, mettre en évidence le rôle fondamental de la vie sociale. Pourtant s'agit-il de penser la société comme une obligation, comme un état à atteindre ? S'agit-il par la même d'envisager l'homme comme un être d'abord primitif qui un beau jour, émerge de sa grossièreté ? [...]
[...] En fait, l'état de nature, conforme à l'animal, doit être dépassé par l'homme, seul être conscient destiné à actualiser les virtualités de l'Esprit. Hegel fait allusion à un état de nature idyllique qui renvoie à la conception de Rousseau : 5-6). Ce dernier met en évidence un mode de vie simple où chacun subvient à ses besoins propres sans engager de relations durables avec les autres. C'est bien l'expression du bonheur dans un milieu qui ressemble au Paradis dans lequel l'homme vit dans l'innocence. [...]
[...] Il faut que les hommes sortent de cet état pour constituer une société qui soit Etat. Hegel, Propédeutique philosophique (posth.). Commentez cette citation. Partout sur les affiches des slogans à la mode : Partezz au Maroc, retrouvez la vraie Nature . retour à la nature en mangeant des produits bio . On a le sentiment d'une nostalgie d'un état primitif, d'un âge d'or révolu où l'être vivait en osmose avec le milieu dans une totale béatitude. Mais ne s'agit-il pas là d'une fiction puérile?Qu'en est-il de l'état de nature ? [...]
[...] A cet égard, la vie sociale élimine et la violence, et l'injustice. De plus, c'est par elle seule que l'homme peut accéder à la moralité, c'est-à-dire à un comportement qui ne relève plus de l'instinct mais de la conscience du bien et du Mal. Or la conscience morale est bien l'un des visages de la Raison. Car le bien ce n'est pas ce qui va dans le sens de mes intérêts , mais ce qui est objectif, donc ce qui plaide pour l'intérêt général. [...]
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