L'essayeur, Galileo Galilei, connaissance, réalité, mathématiques, sciences
Ce texte de Galileo Galilei est extrait de son ouvrage intitulé L'Essayeur, ou Il Saggiatore en italien. Écrit au XVIIe, il s'inscrit dans une époque marquée par une profonde remise en question des connaissances humaines et un bouleversement dans la compréhension du monde. Le passage qui nous est présenté se propose de réfléchir sur la nature de la réalité et sur nos moyens de la comprendre.
[...] Comment l'Homme peut-il espérer accéder à la connaissance du réel ? Galilée affirme que seule la physique mathématique, langage du réel, peut le faire sortir de son ignorance, remettant en question l'idée d'une philosophie purement textuelle pour déchiffrer le monde. Des lignes 1 à il affirme que la philosophie est accessible et intrinsèquement liée à l'Univers lui-même. Lignes 3 à il revendique une réalité mathématique et met en avant leur importance pour aborder celle-ci. Enfin, de la ligne 5 à la fin, Galilée soutient qu'en l'absence des mathématiques, toute tentative de compréhension est vouée à l'échec. [...]
[...] Finalement, en mathématisant la physique, Galilée et ses successeurs deviennent figures emblématiques de la révolution scientifique qui s'opère au XVIIe siècle. Cette révolution rompt avec la science aristotélicienne séparée du calcul et la conception antique et orthodoxe du cosmos. Cette transformation est amorcée par les premières découvertes de Copernic, marquant une première révolution dans la manière de penser et dont la justification du système héliocentrique a été un catalyseur majeur dans l'émergence de la science moderne. Galilée développe une nouvelle mécanique compatible avec une Terre en mouvement et revendique l'existence de lois de la nature, de rapports stricts et réglés susceptibles d'une formulation claire et précise. [...]
[...] Descartes, dans les Règles pour la direction de l'esprit, réaffirme au XVIIe siècle l'unité de celle-ci, s'opposant à la diversité traditionnelle étudiant les mathématiques distinctement de la physique. Afin de rebâtir la science, il développe une méthode ordonnée et mathématique fondée sur la méthode géométrique et idéalement universelle, allant jusqu'à ériger l'efficacité des mathématiques à tous les domaines de la connaissance humaine. En sciences naturelles, il déduit par sa méthode des lois physiques, parmi lesquelles figure le principe d'inertie, hérité des travaux de Galilée. Si cette physique mathématisée reste imparfaite, Newton continue de perfectionner cette nouvelle science. [...]
[...] En affirmant qu'elle est écrite dans le livre de l'Univers, il revendique une connaissance accessible universellement et fondée empiriquement. Bien que différentes interprétations puissent exister quant à la place de l'expérience dans l'œuvre scientifique de Galilée, et malgré sa divergence notable par rapport à sa place dans la physique contemporaine, on peut toutefois affirmer qu'il lui accorde un rôle plus important qu'auparavant, lui valant le titre de père de la « méthode expérimentale ». Par le perfectionnement de la lunette astronomique qu'il introduit dans le domaine scientifique, Galilée parvient ainsi à découvrir que la lune n'est pas une sphère parfaite et que la voie lactée se compose de milliers d'étoiles, découvertes renforçant considérablement la validité du système héliocentrique de Nicolas Copernic. [...]
[...] C'est donc une science nouvelle qu'annonce Galilée et après lui de nombreux penseurs, une science qui, réunissant l'expérience au calcul, se veut exacte et universelle. Dans cette approche, nous voyons se créer et se développer les fondements de notre science contemporaine. D'abord par l'astronomie, et plus largement la physique, qui « nous a appris qu'il y avait des lois », comme l'affirme Henri Poincaré dans La Valeur de la Science, et servira de modèle aux autres sciences. Cette discipline nous invite ainsi à en chercher dans le monde terrestre, sous son chaos apparent. [...]
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