Montaigne, Léonard de Vinci, auteur, écrivain, philosophie, jugement, jugement de valeur, éducation, culture, valeurs, conditionnement, repères personnels, conscient, inconscient, démarche scientifique, savoir-faire, culture occidentale, Nouveau Monde, autochtones, esprit critique, relativisme, point de vue, critique, conquête, Europe, éloge, Grèce, Rome, humanité, chrétien, opinion, propos, contexte, histoire de France, guerres de religion, amélioration de l'Homme
Montaigne a pour but de rester objectif et de faire abstraction de lui-même, de sa culture, de ses conditionnements lors de l'écriture des Essais. Cependant, il est lui-même la matière de son œuvre. Il convient ainsi d'étudier la manière dont Montaigne s'abstient, ou essaie de s'abstenir, de commettre cette « erreur commune », qui est de juger l'autre selon son éducation, sa culture et ses valeurs.
[...] Essais, livre chap - Montaigne (1580) - Comment Montaigne s'abstient de juger l'autre selon son éducation, sa culture et ses valeurs « Rien ne nous trompe autant que notre propre jugement. », déclare Léonard de Vinci, artiste, scientifique et ingénieur de la Renaissance. Cette conclusion philosophique peut être retrouvée plusieurs décennies plus tard chez Montaigne, qui affirme, dans ses Essais : « Je n'ai point cette erreur commune de juger d'un autre selon ce que je suis ». « erreur » est communément définie comme l'acte de se tromper, de tenir pour vrai ce qui est faux. [...]
[...] Les limites posées par l'éducation et la culture venant influencer le jugement Malgré ses efforts, Montaigne n'arrive pas à se détacher entièrement de son éducation et de sa culture et juge tout de même les autres par rapport à des repères personnels. Dans cette deuxième partie, nous étudierons les multiples manières dont Montaigne succombe à cette « erreur commune » et porte des jugements, soient-ils négatifs ou positifs, sur les autres. Comme précisé précédemment, Montaigne s'approprie le point de vue autochtone. [...]
[...] Montaigne parvient ainsi à dresser un portrait des autochtones américains sans utiliser sa propre culture comme référence, ou comme modèle. En outre, Montaigne présente l'apport de la culture occidentale au Nouveau Monde, qui n'a pas été profitable pour les autochtones américains. Nous pouvons citer un extrait des « Cannibales », dans lequel Montaigne présente une pratique autochtone et l'impact de l'intervention européenne sur celle-ci. Cet extrait débute par une description du cannibalisme qui a lieu lors des guerres entre les peuples autochtones de la région. [...]
[...] Il associe également à plusieurs reprises le mode de vie de ces peuples à l'âge d'or d'Hésiode : celui-ci est défini par le manque de travail, de faim, de souffrance et de pauvreté. Finalement, Montaigne est un homme de la Renaissance et idéalise, comme ses contemporains, l'Antiquité. De plus, les nombreuses références à la Grèce ou la Rome Antique témoignent également de son éducation ; il a reçu une éducation tout à fait marginale pour l'époque et a été fortement influencé par ces cultures pendant sa jeunesse. Par ailleurs, Montaigne dresse dans « Des Coches » un réquisitoire de la conquête aux Amériques, cette fois-ci de manière explicite. [...]
[...] Il décrit leur aspect extérieur, leur armement, leurs chevaux, en utilisant un vocabulaire rudimentaire et de nombreuses métaphores, comme la « peau luisante et dure » qui est, en effet, l'armure des soldats européens. Ainsi, il parvient à s'approprier un point de vue diamétralement opposé au sien et à se détacher de son identité d'Européen. Pour conclure, Montaigne fait preuve d'un esprit critique, d'une ouverture d'esprit et d'un relativisme remarquable dans ces deux chapitres des Essais. Il ne regarde donc pas les autochtones à travers un prisme européen, mais les étudie de manière objective, sans porter un jugement sur leurs coutumes. [...]
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