Essai de philosophie des états mentaux, chapitre 1 : "Nature des états intentionnels", John Searle

Résumé du document

Il s'agit du premier chapitre nommé : nature des états intentionnels extrait d'un ouvrage nommé Essai de philosophie des états mentaux de John SEARLE.
John SEARLE né en 1932 dans le Colorado est un philosophe américain qui s'est particulièrement intéressé à la philosophie du langage et à la philosophie de l'esprit.

Ce chapitre traite de l'intentionnalité : SEARLE nous y explique la façon qu'il a de la concevoir. Il s'attache dans un premier temps à clarifier l'emploi qu'il va faire de ce terme. Puis il tente de l'élucider. Pour cela il met en place une analogie entre actes de langage et états intentionnels. Enfin dans un dernier temps il souhaite montrer en quoi cette approche qu'il nous a présentée de l'Intentionnalité résout certaines difficultés philosophiques traditionnelles et contribue ainsi à l'extension et au développement de la théorie.

Extraits

[...] Ainsi ici un objet Intentionnel n'est qu'un objet comme un autre qui n'a aucun statut ontologique particulier. Appeler quelque chose un objet Intentionnel revient seulement à dire qu'il est ce à quoi renvoie un certain état Intentionnel. En conclusion SEARLE nous a présenté une théorie élaborée et originale de l'intentionnalité, théorie qu'il a mise en place par l'intermédiaire d'une analogie entre les actes de langages et les états Intentionnels. La théorie des états intentionnels qu'il nous présente ici semble avoir pour avantage de résoudre certaines difficultés philosophiques que posait la conception traditionnelle de l'intentionnalité. [...]

[...] A l'inverse il n'est pas obligatoire qu'une inquiétude, par exemple, renvoie de la même façon à quelque chose. Il existe, selon SEARLE, des formes d'exaltation, de déprime ou d'inquiétude dans lesquelles on est juste exalté, inquiet ou déprimé sans être exalté par tel ou tel événement ou déprimé et inquiété par telle ou telle perspective. Ainsi le premier critère que pose SEARLE est celui-ci : -Je considère que si X est un état Intentionnel, alors je dois pouvoir répondre à des questions telles que : X à propos de quoi ? X de quoi? [...]

[...] Ainsi l'Intentionnalité est renvoi et avoir l'intention de faire quelque chose n'est qu'une forme de l'Intentionnalité. Pour marquer cette distinction SEARLE note Intentionnalité et Intentionnel avec un I majuscule. Le danger, selon SEARLE, de cette parenté entre intentionnel et Intentionnel est qu'elle engendre des confusions. Ainsi certains auteurs décrivent croyances, craintes, espoirs comme des actes mentaux. Ce qui selon SEARLE est loin d'être correct, selon lui, croire, espérer, craindre ou désirer ne sont en rien des actes, et encore moins des actes mentaux. [...]

[...] Ceci fait dire à SEARLE que la notion de satisfaction apparait intuitivement comme naturelle à la fois pour les actes de langage et pour les états Intentionnels. SEARLE ajoute d'autre part qu'il est important de noter que tout acte de langage pourvu d'une direction d'ajustement sera satisfait seulement si l'état psychologique exprimé est satisfait, et que les conditions de satisfaction cet acte de langage sont les mêmes que celles de l'état psychologique. Ainsi comprenons que mon affirmation sera vraie seulement si la croyance exprimée est correcte et mon ordre ne sera obéi que si le souhait ou désir exprimé est réalisé. [...]

[...] on imagine mal une réponse telle que : je suis en train de croire qu'il va pleuvoir Ainsi les états et événements Intentionnels sont états et événements mais absolument pas actes mentaux. SEARLE conclut en ajoutant que les états Intentionnels sont très nombreux : amour, haine, joie, orgueil, indignation, pardon . Ce qui nous conduit à nous poser un très grand nombre de questions comme par exemple : comment les classer et quelles relations établir entre eux ? SEARLE voudrait porter l'attention sur la question suivante : Qu'en est-il de la relation entre les états Intentionnels et les objets ou états de choses auxquels ils renvoient d'une manière ou d'une autre ? [...]