Essai sur l'entendement humain, John Locke, commentaire de texte, les idées, les mots, connaissance, perception, mémoire, Les Voyages de Gulliver, Berkeley, abstraction lockéenne, substance, langage, discours épistémologique
À la fin du Livre II de L'Essai sur l'entendement humain, Locke dit ceci : « Venant à considérer la chose de plus près, j'ai trouvé qu'il y a une si étroite liaison entre les idées et les mots, et un rapport si constant entre les idées abstraites et les termes généraux, qu'il est impossible de parler clairement et distinctement de connaissance, qui consiste toute en propositions, sans examiner auparavant la nature, l'usage et la signification du langage ».
Voilà le thème du Livre III posé. En effet, cherchant à articuler un travail autour de la connaissance dans L'Essai, et ayant cherché à établir ce que sont les idées au Livre II, Locke s'aperçoit qu'il va devoir aborder un thème qu'il n'avait pas prévu de traiter, un thème peu traité à son époque, celui du langage. Dans la citation ici notée, Locke souligne « connaissance » et « langage », et nous pouvons nous demander en quoi la question épistémologique requiert une réflexion sur les mots et leur signification. Pourquoi Locke dit-il que le préalable nécessaire à un propos sur notre « connaissance » est un examen de « la nature, l'usage et la signification du langage » ?
[...] L'utilisation des termes généraux précède la science selon Locke. L'abstraction est cette opération qui permet de désigner l'essence nominale, les idées abstraites des choses. Elle consiste en une décontextualisation : la substance va être décorrélée de l'espace et du temps, de tout déictique (ici et maintenant), de tout ce qui peut inscrire dans un contexte déterminé. C'est la raison pour laquelle un nom commun ne peut être le nom propre de la chose, le nom propre désigne un particulier inscrit dans un contexte. [...]
[...] Selon Locke, notre connaissance se construit à partir de nos perceptions : par l'intermédiaire de nos sens (en incluant le sens interne que nous possédons, l'entendement), nous construisons une idée simple, une représentation mentale de ce que nous percevons. Les idées simples servent ensuite à la construction d'idées complexes. Comment nous souvenons-nous de ces idées ? C'est là qu'interviennent les mots pour Locke. Les mots sont le signe, la marque de mes idées, et ils sont le moyen de communiquer mes idées aux autres. [...]
[...] Voilà le thème du Livre III posé. En effet, cherchant à articuler un travail autour de la connaissance dans L'Essai, et ayant cherché à établir ce que sont les idées au Livre II, Locke s'aperçoit qu'il va devoir aborder un thème qu'il n'avait pas prévu de traiter, un thème peu traité à son époque, celui du langage. Dans la citation ici notée, Locke souligne « connaissance » et « langage », et nous pouvons nous demander en quoi la question épistémologique requiert une réflexion sur les mots et leur signification. [...]
[...] L'une des preuves de cet arbitraire est la diversité des langues selon Locke. L'imperfection peut résider aussi dans les idées. Il existe des ambiguïtés possibles, une complexité à interpréter certaines idées, notamment dans le domaine de la morale : l'avarice par exemple peut être interprétée différemment par des locuteurs différents. En fonction de l'histoire personnelle du locuteur, les interprétations de ce que recoupe une idée varient. Quand il s'agit d'abstraction, de construction d'idées complexes n'existant pas dans la nature (encore une fois dans le cadre de la morale par exemple, ou dans la terminologie du droit), il peut être facile d'interpréter les mots désignant les idées différemment. [...]
[...] Ce n'est pas tout à fait l'opération dont parle Locke. Il s'agit de décontextualiser à partir même de ressemblances, de ce qu'il est nécessaire de garder pour que l'idée de la chose perdure. Le terme général est le marqueur d'une idée abstraite et l'idée abstraite va pouvoir être la marque de toutes les idées particulières qui se trouvent en elle et le moyen de les rappeler à mon souvenir. Même sans connaissance de l'essence réelle des choses, il sera possible, par les idées abstraites, classificatoires, de construire un savoir. [...]
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