Montesquieu a fait partie du courant philosophique des Lumières françaises du XVIIIe siècle qui se sont avant tout donné pour tâche la lutte contre l'absolutisme, l'abus de pouvoir et le gouvernement par la force. La clef de cette lutte résiderait, selon Montesquieu, en un principe, provenant d'Angleterre, mais non appliqué alors en France, qui est le principe de la séparation stricte des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), que Montesquieu évoque tout au long de l'extrait de L'Esprit des lois, publié en 1748, qui nous est présenté ici. La question qui se pose alors est celle de savoir s'il est concevable pour un "prince" de faire changer les coutumes, les moeurs, les manières, les traditions, bref, tout ce que nous pouvons regrouper sous le nom d'habitudes culturelles d'une nation, autrement dit d'un ensemble de sujets étant attachés à un seul et même État, sans pour autant avoir recours à la violence, qui est susceptible de prendre sa forme dans un changement législatif (...)
[...] Mais nous pourrions nous demander alors pourquoi vouloir à tout prix imposer un changement à une nation qui n'en veut pas ? Après tout, ne nous comportons-nous pas alors comme ces colons qui, au XVe siècle, ont voulu imposer aux Indiens d'Amérique leur mode de vie, sous peine d'être massacrés ? Qui nous dit que nos mœurs sont forcément meilleures ? Allons plus loin : qui nous dit que les peuples seront plus heureux en menant notre mode de vie ? [...]
[...] Montesquieu, L'Esprit des lois La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. Aucun document n'est autorisé. Montesquieu a fait partie du courant philosophique des Lumières françaises du XVIIIe siècle qui se sont avant tout donné pour tâche la lutte contre l'absolutisme, l'abus de pouvoir et le gouvernement par la force. La clef de cette lutte résiderait, selon Montesquieu, en un principe, provenant d'Angleterre, mais non appliqué alors en France, qui est le principe de la séparation stricte des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), que Montesquieu évoque tout au long de l'extrait de l'Esprit des lois, publié en 1748, qui nous est présenté ici. [...]
[...] Les laisser se développer par eux-mêmes serait, en ce sens, juste, puisque la justice, selon Aristote, suppose le bonheur d'une communauté politique En ce sens, tout que dit Montesquieu dans cet extrait est tout à fait recevable, mais dans le contexte historique qui est le sien. Nous autres modernes, avons depuis le siècle dernier, changé notre conception de la loi et des mœurs. Ces dernières n'entretiennent plus les relations qu'elles entretenaient au temps de Montesquieu. Nous avons vu que les mœurs peuvent désormais précéder les lois, voire, que les lois pouvaient se retrouver dans l'oubli le plus total, et ne plus suivre les mœurs. Tout ceci suggèrerait-il un nouveau statut de la loi dans nos sociétés modernes industrialisées ? [...]
[...] Dans l'unique but de sortir son pays de l'obscurantisme, Pierre le Grand gouverne en tyran, impose à son peuple le modèle occidental qui lui servira de référence, d' exemple tout au long de son règne qui s'achèvera en 1725, à sa mort, et qui aura profondément modifié la Russie sur tous les plans, y compris sur celui des mœurs. Autrement dit, il ne suffit pas d'un exemple pour entraîner nécessairement un changement dans les mœurs. C'est en cela que la thèse de Montesquieu se heurte à une limite. Parfois, dira-t-on, il y a besoin de l'intervention de la force pour permettre le bien général, satisfaire l'intérêt universel. [...]
[...] C'est pourquoi l'éventuel appauvrissement de ces nations ne les conduirait pas nécessairement au malheur : en renonçant au matérialisme, elles profiteraient de leur liberté. Pour résumer, Montesquieu dénonce le pouvoir absolu concentré dans les mains d'un seul homme. Pour éviter cela, il fait l'éloge d'une séparation stricte des pouvoirs. Cependant, le progrès ne nécessite-t-il pas parfois que l'on viole ce principe dans l'intérêt général de tous ? Les monarques nous diront que oui. Mais pourquoi cherche à imposer des mœurs nouvelles à une nation qui n'est pas prête à les accepter ? [...]
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