- Montesquieu, dans L'Esprit des lois, ambitionne de faire le tour des diverses institutions et des multiples lois humaines.
- Ainsi, il déclare : "Les lois d'un pays doivent être tellement propres à un pays que c'est un très grand hasard si elles peuvent convenir à d'autres". On peut de fait élargir ce propos aux pratiques des différents types de gouvernement, qui doivent toujours adapter les lois (...)
[...] Il fait donc ici pleinement allusion à un processus à ses yeux hautement dommageable et préjudiciable : la décadence des gouvernements, qui s'avère être une idée fondamentale de la pensée politique de Montesquieu (cf son ouvrage Considérations générales sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains) Son constat se fait sur le monde de l'universalité : il énonce une règle générale Il effectue ici une sorte de restriction de champ, de point de vue, en éliminant le gouvernement despotique pour se concentrer exclusivement sur la monarchie et la république. De fait, dans ces régimes, les grandes récompenses seraient tout bonnement des signes évidents de décadence. [...]
[...] Ce type de gouvernement repose en fait sur un principe malade, comme on peut le constater dans le reste de son immense œuvre. Ce principe n'est de fait autre que la crainte. Aussi la population, vivant dans la peur, n'attend-elle, n'espère-t-elle que l'accroissement de ses commodités. Il est très clair que Montesquieu cherche à mettre en évidence des rapports, comme le souligne l'usage de formules restrictives, mais aussi et surtout des termes comme déterminés Peut-être, au fond, peut-on se demander si cela n'est-il pas quelque peu exagéré : en effet, il n'existe pas, dans les gouvernements, qu''une seule et unique passion, loin s'en faut ; mais la crainte constitue ici la passion dominante, le principe qui meut le régime et le maintient : c'est en effet le socle sur lequel s'édifie la politique du prince. [...]
[...] En ce sens, L'Esprit des Lois est un ouvrage à valeur certes théorique, mais aussi pratique, et pourrait constituer une sorte de guide pour le bon gouvernant. * CONCLUSION Ainsi, dans cet extrait, Montesquieu s'efforce d'analyser et d'expliciter l'esprit des gouvernements, pour ce qui est de la question assez pointue et spécifique des récompenses. Montesquieu peint d'abord le fonctionnement sain, adéquat des différents types de gouvernement : les récompenses doivent en effet être étroitement adaptées aux passions dominantes dans le peuple concerné. [...]
[...] C'est une règle générale, que les grandes récompenses dans une monarchie et dans une république sont un signe de leur décadence, parce qu'elles prouvent que leurs principes sont corrompus; que, d'un côté, l'idée de l'honneur n'y a plus tant de force; que, de l'autre, la qualité de citoyen s'est affaiblie. Les plus mauvais empereurs romains ont été ceux qui ont le plus donné : par exemple, Caligula, Claude, Néron, Othon, Vitellius, Commode, Héliogabale et Caracalla. Les meilleurs, comme Auguste, Vespasien, Antonin Pie, Marc Aurèle et Pertinax, ont été économes. Sous les bons empereurs, l'État reprenait ses principes; le trésor de l'honneur suppléait aux autres trésors. [...]
[...] Montesquieu envisage à chaque fois les bienfaits accordés, dans chaque type de gouvernement. Problématique de l'extrait : Montesquieu en penche ici en quelque sorte sur l'essence des gouvernements, et sur les conséquences concrètes de celle-ci. De fait, il expose les rapports nécessaires des principes en gouvernement et des récompenses. Il s'agira donc de mettre en évidence cette nécessaire adéquation. Plan du texte : On peut dégager trois mouvements, qui correspondent aux 3 paragraphes de l'extrait : dans le 1er paragraphe, Montesquieu passe en revue les différents types de gouvernement : à chaque type de gouvernement est de fait associée une récompense particulière, découlant directement (dans l'idéal du moins de son principe. [...]
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