La lettre à Hérodote contient la physique d'Épicure ; dans un préambule (§ 35-38), il définit les critères de la vérité. Puis, il expose sa théorie de l'univers (§ 38-45), sa théorie de la perception sensible (§ 46-53), sa théorie des atomes (§ 54-62), sa théorie de l'âme (§ 63-68) et sa théorie des attributs et des accidents, de la formation des mondes et de l'acquisition des langues (§ 68-76) ; il conclut sur le bonheur (§ 76-83) (...)
[...] Le vide est nécessaire pour permettre le mouvement des corps. Les 2/4 corps sont eux-mêmes composés d'atomes, éléments simples, insécables, pleins et immuables 41). L'univers est infini, de même que la quantité de matière dans cet univers. L'univers comprend également un nombre infini de mondes. II Quel que soit le sens concerné, la perception consiste en une rencontre de simulacres (eidolon), émanations fines provenant de la surface des corps. Ces fines particules d'atomes conservent la configuration générale des objets d'où elles émanent en permanence et en un temps imperceptible. [...]
[...] Les critères de la vérité sont au nombre de quatre 38) et s'appuient sur les sens : les sensations elles-mêmes, les prénotions (ou abstractions formées à partir de sensations antérieures), les appréhensions immédiates de la pensée (sorte de visions mentales prolongeant la sensation) et les affections de plaisir et de douleur (selon que l'objet correspond ou non à notre nature). Il raisonne ainsi sur l'origine de l'univers 39) : rien ne vient du non-être, sinon tout pourrait naître de tout. Rien ne revient au non-être, sinon tout aurait péri. Ces deux premiers arguments s'appuient sur l'observation. Il reste donc, comme conséquence déduite de ces deux arguments, que l'univers est immuable. Selon lui, l'univers est composé de corps et de vide, et de rien d'autre. [...]
[...] III Les paragraphes 68-76 traitent diverses questions dont la formation des mondes ; ceux-ci sont nés d'un tourbillon, n'ont pas tous la même forme et peuvent disparaître. Épicure pense qu'il y a des êtres vivants dans tous les mondes. Le bonheur : la connaissance de la nature nous libère des craintes suscitées par l'invisible, craintes alimentées par l'ignorance. Par exemple, on craint l'action néfaste des astres ou une peine éternelle après la mort. Le bonheur se définira comme une tranquillité de l'âme, une absence de trouble (ataraxia). [...]
[...] L'ataraxie consiste à être délivré de toutes ces craintes, en conservant constamment le souvenir des vues d'ensemble et des doctrines principales que nous avons enseignées sur la nature 82). Une lecture attentive des paragraphes 37-41 fera comprendre la méthode d'Épicure : on le voit appliquer ses quatre critères de la vérité à la connaissance de l'univers. 4/4 NOTA BENE : Édition étudiée : ÉPICURE, Lettres, traduction O. Hamelin, notes et commentaires J. Salem, Paris, Nathan, 1992. [...]
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