Epicure, "Lettre à Ménécée", Le plaisir : explication de texte

Résumé du document

(...) Le premier moment de cet extrait s'ouvre avec cette affirmation thétique : pour être heureux, il faut avoir du plaisir. Cette position, Epicure la défend par un argument : le plaisir est à l'origine de toute chose.

Epicure débute cet extrait par une thèse qu'il formule avec la première personne du pluriel, le "nous" ("Nous disons que ..."), pour rappeler qu'avec lui, c'est tout un courant philosophique qui s'exprime, c'est l'école qu'il a fondée : l'Ecole du jardin. Cette thèse est la suivante : "nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie heureuse". Elle signifie que le plaisir est à l'origine de toute chose.

Epicure justifie ensuite sa thèse par un premier argument qui nous dit que le plaisir, "c'est un bien premier et connaturel". L'argument peut se reformuler ainsi : le plaisir nait avec l'homme, c'est ce que nous recevons et éprouvons dès la naissance. A la naissance, l'enfant a en effet du plaisir lorsqu'il tète le sein de sa mère, lorsqu'il "joue", ou encore lorsqu'il dort paisiblement. Tous les hommes éprouvent donc du plaisir dès la naissance.

Epicure nous donne ensuite deux autres arguments par lesquels il nous dit que le plaisir est à l'origine de nos choix et de nos opinions (...)

Extraits

[...] A la naissance, l'enfant a en effet du plaisir lorsqu'il tête le sein de sa mère, lorsqu'il joue ou encore lorsqu'il dort paisiblement. Tous les hommes éprouvent donc du plaisir dès la naissance. Epicure nous donne ensuite deux autres arguments par lesquels il nous dit que le plaisir est à l'origine de nos choix et de nos opinions. Le plaisir nous guide dans ce que nous choisissons ou refusons et notre opinion sur les choses ou les gens est déterminée par le plaisir ou la peine qu'ils nous procurent. [...]

[...] Dans ce deuxième moment, Epicure complète sa thèse en disant que si le plaisir est à l'origine de toute chose, il arrive parfois que nous y renoncions (et donc que nous souffrions) mais pour accéder à un plaisir plus grand encore. Cela pourrait-il donc signifier qu'il faut retarder la douleur pour accéder au bonheur ? Dans un dernier moment, Epicure finalise sa thèse : en vérité, c'est au contraire l'absence de douleur et de troubles qui procure le véritable plaisir et la vie heureuse. [...]

[...] Dans ce premier moment, Epicure a posé et affirmé que tout homme, s'il veut être heureux, doit avoir du plaisir, et que ce plaisir est à l'origine de toute chose. Mais si comme le dit Epicure, le plaisir est à l'origine de toute chose, pourquoi ne sommes-nous pas toujours heureux ? Dans un deuxième moment, Epicure s'attache à répondre à ce problème. De là, il complète sa première thèse : nous préférons parfois nous passer d'un plaisir. D'abord, Epicure justifie la deuxième partie de sa thèse par un premier argument. [...]

[...] A cette question, Epicure répond par une thèse affirmative qu'il expose en trois temps et qui peut se formuler ainsi : pour être heureux, il faut du plaisir ; mais il arrive parfois que nous y renoncions et que nous souffrions de ce renoncement pour accéder ensuite à un plus grand plaisir encore ; car c'est surtout l'absence de douleurs et de troubles qui permet d'accéder à une vie heureuse. L'enjeu principal de ce texte est surtout de clarifier une thèse qui est mal interprétée et déformée. Avant de revenir en conclusion sur son intérêt majeur, examinons ce texte qui comprend trois grands moments. [...]

[...] Les stoïciens voyaient dans la philosophie épicurienne un encouragement à la vie de débauches, de plaisirs excessifs. Par conséquent, ils la critiquaient beaucoup et les disciples d'Epicure étaient qualifiés de pourceaux d'Epicure ; une constante rivalité planait donc entre ces deux philosophies. Au cœur de cette polémique, Epicure s'efforce dans ce texte de réfuter l'assimilation des épicuriens à des hommes vivants dans la débauche et la luxure en mettant au clair sa philosophie du bonheur. Cependant, la deuxième partie de sa thèse est quelque peu contradictoire avec la fin de sa thèse. [...]