Par tradition, Épicure serait né à Athènes en 341 av. J.-c. Son père, Néoclès, enseignait la grammaire, et sa mère, Chérestrate était magicienne. Épicure semble avoir été élevé à Samos (peut-être même y est-il né, son père étant un colon athénien), puis il vint à Athènes pour y accomplir son service militaire vers l'âge de 18 ans, avant de partir rejoindre son père à Colophon, au nord de Samos, en -323. Il y resta de -323 à -32] et y reçut probablement les leçons de Nausiphane. Il gagne ensuite Mytilène où il commence à enseigner (...)
[...] Pratique-les le jour et la nuit et jamais ni dans la veille ni dans le rêve tu ne seras la proie du trouble. Tu vivras comme un dieu parmi les hommes. Car celui qui vit parmi les biens immortels ne se compare plus en rien à un autre animal mortel. Le quadruple remède» : Les dieux ne sont pas à craindre La mort n'est pas à craindre On peut atteindre le bonheur On peut supprimer la douleur. [Epicure, Lettre à Ménécée] Explication du Texte : * Par tradition, Épicure serait né à Athènes en 341 av. [...]
[...] Brun va plus loin encore en écrivant: «C'est que l'épicurisme constitue, peut-être, la première tentative du monde occidental pour fonder un humanisme intégral. Certes, Épicure n'est pas un athée, pour lui les dieux existent, mais ce sont des bienheureux qui vivent dans l'Olympe et se désintéressent totalement des humains, notre tâche est de parvenir à une sérénité voisine de celle qu'ils connaissent. En voulant ressembler» aux dieux, il ne s'agit pourtant pas d'une attitude proprement religieuse, mais d'un respect à l'égard de la nature tout entière dont les dieux sont peut-être l'incarnation la plus stable donc la plus proche de l'idéal d'une vérité éternelle. [...]
[...] Brun, l'épicurisme pourrait s'approprier le dicton «pour être heureux, vivons cachés. Citons encore ce commentateur: Le sage vit donc tranquille, paisible et confiant au milieu des tempêtes oú périssent les autres et c'est pourquoi il est doux pour lui de voir à quels maux il échappe par sa sagesse. Cela évoque la célèbre page de Lucrèce: est doux, quand sur la vaste mer (suave mari magna) les vents soulèvent les flots, d'assister de la terre aux rudes épreuves d'autrui: non que la souffrance de personne soit un plaisir si grand; mais voir à quels maux on échappe soi-même est chose douce.» D'autre part, vivant sobrement, le sage n'est pas dépendant du luxe ni des choses futiles. [...]
[...] La finalité est donc de vivre sans crainte, sans penser à la mort, en totale opposition avec les conseils délivrés par Socrate dans le Phédon. Aussi, l'épicurisme considère que tous les ennemis de la vie (ceux qui n'ont pas su la goûter et ceux qui en sont dégoûtés) sont déraisonnables, parce que c'est notre seul bien et qu'il est fou de le déprécier, même si Epicure peut admettre que le sage puisse un jour décider de mettre un terme à son existence (le suicide n'est donc pas formellement condamné, mais doit rester un acte libre non l'expression d'un désespoir ou d'une haine de soi.) Il n'en reste pas moins que l'argumentation épicurienne, aussi apaisante soit-elle, aura du mal à effacer l'image de la mort comme une sorte d'absurdité choquante quand elle nous enlève un être proche. [...]
[...] On a ici une théorie qui sera reprise par Marx puis Sartre. En outre, la liberté est intellectuelle et pas seulement pratique: l'homme doit trouver la vérité librement, non l'apprendre comme une nécessité fixée d'avance de façon mécanique. Au passage, c'est toute une vision de la nature qui implique une part de non-nécessité: Pour Epicure, la nature n'est pas un objet. Elle est un champ infini d'initiatives. Elle ne contredit pas la liberté: en elle, au contraire, la liberté commence. [...]
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