Analysé détaillée de la Lettre à Ménécée d'Epicure.
[...] Cependant, à travers cela on doit entendre toute la pensée d'Epicure sur la mesure, avec la raison et les choix : on a vu que les désirs étaient de multiples natures et que tous n'étaient pas bon à accomplir ; Cependant un désir qu'on décide d'accomplir doit être le fruit d'une mure réflexion au jour du raisonnement, autrement dit par la prudence, qui est l'élément premier du comportement sage pour Epicure : le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'il faut éviter (L.164) De cette prudence émanent 3 vertus : 3 vertus provenant de la prudence (qui permet de choisir) Vivre avec prudence (la prudence se conseille elle-même dans la vie) respecter les choix de la prudence, réfléchir, se méfier de la spontanéité. Honnêteté vivre sans honte / opinion des amis hommes de bien qui sont des modèles. Justice / loi respecter la justice mise en place par les hommes les lois positives ne sont pas des valeurs en soi. Ce n'est pas l'injustice qui conduira un épicurien à ne pas commettre un crime, mais le caractère honteux de cet acte, la justice n'inclut pas l'honnêteté. De plus l'action injuste est sans intérêt dépasse la satisfaction des besoins nécessaires et naturels. [...]
[...] C'est, à proprement parler, ce qu'Epicure nomme "la prudence", dont il fait la vertu suprême, il faut donc la mettre au-dessus de la philosophie même, puisqu'elle est faite pour être la source de toutes les vertus, en nous enseignant qu'il n'y a pas moyen de vivre agréablement si l'on ne vite pas avec prudence 7 - Epicure semble se défendre contre ceux qui vont mal comprendre son message. La philosophie d'Epicure correspond-elle à la façon dont ses détracteurs l'ont présentée ? Expliquez ce qui, dans sa philosophie, a pu choquer ou déranger ses contemporains. [...]
[...] (L.151) : Epicure se défend en effet des interprétations erronées de sa pensée ; Epicure entendait par "plaisir" essentiellement les plaisirs corporels, ceux de la chair, du ventre. Mais il ne s'agit pas pour autant de plaisirs grossiers ou vulgaires, de débauche, ni de plaisirs "en mouvement", qu'il faut sans cesse satisfaire, comme on pouvait les trouver chez les successeurs d'Aristippe de Cyrène, pour qui seule la recherche de la jouissance était la vraie fin à suivre : ce qui va à l'encontre même de l'épicurisme puisque la jouissance dont il est ici question est synonyme d'excès, de débauche et de démesure irréfléchie, qui expliquerait d'ailleurs que ses contemporains soient choqués par la pensée d'Epicure. [...]
[...] Quelle conception faut-il se faire du plaisir et du bonheur, selon Epicure, et quelle attitude faut-il avoir en conséquence ? Aussi faut-il viser à l'absence de troubles en nous, à l'ataraxie qui, seule, nous donne la paix de l'âme en supprimant les craintes et l'agitation des désirs, en se subordonnant à cette seule fin véritablement estimable qu'est le plaisir catastèmatique. La recherche du plaisir comme "absence de douleur" ne doit donc pas être entendue négativement, comme quelque chose que l'on retranche à ce qui est, mais positivement, comme ce qui traduit un équilibre corporel qui nous fait vivre en harmonie avec nous mêmes aussi bien qu'avec la nature. [...]
[...] Le projet d'Epicure réside dans le bonheur. Sa théorie est au service d'autre chose qu'elle-même, se dépassant dans la réalisation concrète et heureuse de la vie bonne. En effet elle se veut servir les intérêts de tous et délivre un message de paix et de bonheur, tout en étant défendue et expliquée par la raison ce qui la distingue de l'utopie simple, qui se veut imaginer un monde parfait dans la moindre explication quant à comment l'obtenir ; Cet objectif fait de la philosophie d'Épicure une pensée toujours actuelle. [...]
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