Dans l'extrait proposé de la section VII de l'Enquête sur l'entendement humain, David Hume aborde le problème de la causalité, c'est-à-dire du lien de cause à effet entre deux évènements. Hume entreprend ici de soulever un problème qui n'a été que très rarement remis en cause, et il ambitionne de détruire les soi-disant évidences concernant l'idée de connexion nécessaire entre deux évènements. Le philosophe anglais se demande pourquoi les hommes sont poussés à croire que des évènements qui sont seulement en conjonction seraient en connexion, seraient liés. Il veut comprendre comment, de l'observation d'une conjonction entre des faits, l'être humain est finalement persuadé d'une connexion entre ces faits. Il veut comprendre comment un tel passage peut s'effectuer, comment un tel saut intellectuel est rendu possible par l'entendement. Hume affirme que l'habitude pousse l'esprit à attendre que se produise un évènement B lorsqu'il voit un évènement A, alors que ces deux évènements ne sont absolument pas corrélés, ils sont totalement indépendants l'un de l'autre. Comment le philosophe anglais s'y prend-t-il pour développer sa pensée à travers ce texte ? (...)
[...] Mais en réalité, les évènements A et B sont radicalement distincts, rien dans le premier ne peut indiquer des choses concernant le second. Il n'y a qu'une conjonction entre les deux, pas une connexion, c'est-à-dire qu'il y a un rapprochement apparent entre A et mais surtout pas une liaison, un enchaînement entre ces deux évènements. Comme le dit Hume, l'idée de connexion nécessaire ne saurait jamais être suggérée par aucun de ces cas en particulier, examiné sous tous les points de vue et dans toutes les positions possibles (l.3/4). [...]
[...] Encore une fois, Hume répète et martèle que l'accoutumance, les nombreuses observations d'évènements semblables, sont à la source d'un lien imaginaire entre deux évènements A et comme par exemple entre les deux boules de billard. Hume affirme "que ces événements sont liés dans [notre] imagination", c'est-à-dire qu'il n'y a pas de lien objectif, que l'idée de connexion nécessaire n'existe pas réellement dans l'expérience. De plus, Hume pose lui-même la question suivante : " Quelle altération s'est produite pour donner naissance à cette nouvelle idée de connexion?". [...]
[...] Il est hasardeux, infondé en réalité, alors que pour l'être humain, il semble s'agir d'une suffisante évidence Mais en fait, les hommes ne remettent pas en cause cette idée de suffisance et de croyance, alors que cette remise en cause leur permettrait de ne pas opérer un tel saut intellectuel. Sembler n'est pas affirmer, et les hommes ne semblent pas voir cette fort décalage entre la réalité et leur pensée, ce qui est créer au sein de leur esprit. De plus, Hume critique la croyance aveugle dans l'entendement. Comme il le dit, cette évidence ne sera affaiblie par aucune défiance générale envers l'entendement (l. [...]
[...] L'idée est le fait de penser une sensation, et la pensée affaiblit inévitablement la perception. Une impression est ce qui est d'originel, primitif, et tout le monde en fait l'expérience. C'est quelque chose que l'on ressent. Le principe de causalité à la force d'une impression grâce à l'effet qui est produit par l'accoutumance sur l'esprit humain. L'habitude rend l'idée plus vivace, et elle fait passer le statut de la causalité de l'idée à l'impression. Ce changement de degrés (qui n'est pas un changement de nature) est possible car les impressions et les idées ont une extension forte, et que les deux peuvent se confondre (fièvre, maladie, rêve Hume commence donc par reprendre toute son argumentation des sections précédentes pour la résumer brièvement à travers cette première partie. [...]
[...] Elle apparaît au sein de l'esprit humain, c'est une invention, un acte de l'esprit. Par ailleurs, à la question qu'il pose, Hume répond par une phrase, mais cette phrase peut quasiment se réduire à son premier mot, c'est-à-dire au terme "rien". "Rien" à part l'habitude n'influence l'esprit humain. Rien ne peut conduire à affirmer réellement que le principe de connexion nécessaire existe. Et ce "rien" montre implicitement qu'un effort de l'être humain peut lui permettre de voir qu'il est dupé, piégé, comme a pu le faire Hume. [...]
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