Ennéades, Traité 9 VI 9, Sur le Bien ou l'Un, Plotin, Porphyre de Tyr, corps, âme, essence, universalité, union, intellect, réalité transcendante, prédicat, théologie, ascension, commentaire de texte
Plotin est un philosophe gréco-romain du 3ème siècle après Jésus Christ. Ses écrits ont été publiés sous la forme d'Ennéades par son disciple Porphyre de Tyr. Le Traité 9 que nous allons étudier est incroyablement limpide dans son déroulement bien que le sujet soit complexe. Il y est question de l'Un. Plotin avance avec une thèse générale que tout est par l'Un, c'est-à-dire que "C'est par l'Un, que tous les êtres sont des êtres", dit-il dans la première section de la première partie. Cela implique que l'Un soit la condition nécessaire à un être pour qu'il soit. En ce cas si l'Un n'est pas, rien n'est ?
[...] Cette préparation théorique est-elle suffisante ? Pour savoir ce qu'est l'un, il ne faut pas chercher à définir ce qu'il est, il faut en faire l'expérience, on passe alors d'une théologie dite « traditionnelle » à une certaine philosophie mystique ou le moi se transcende en vue d'atteindre une vérité supérieure. Cette expérience Plotin l'appelle la « présence » à partir de la première partie, section D et il l'étudiera de nouveau dans la deuxième partie, section C et D. [...]
[...] Ce que dit Plotin dans la seconde partie, section A. « Il n'est pas en un autre » et étant une réalité transcendante pour en parler il faut bien lui donner un nom. L'intellect est la forme de l'un mais il en diffère car il s'en est éloigné. L'Un est au-delà de tout discours. L'un est indivisible mais pas du point de vue de la quantité, du point de vue qu'il n'est pas indivisible comme un minimum, mais bien comme d'une puissance maximum, ce n'est ni un point ni une monade dit Plotin toujours dans la Seconde partie, Section A. [...]
[...] Plotin affectionne particulièrement le fait qu'il nous faut distinguer la préparation qui est théorique, au cheminement vers l'Un, qui lui est pratique. Cette préparation est morale et intellectuelle nous dit Plotin dans la première partie, section B et C. En effet, lorsque nous cherchons le Bien, le Premier, nous devons commencer par aller vers les choses premières ; ainsi, nous détacher des choses sensibles, les délaisser afin de se purifier le plus possible puisqu'elles ne sont pas premières et n'en ont point les qualités, nous devons faire pareil en ce qui consiste la préparation morale. [...]
[...] Dans un premier temps nous chercherons donc ce qu'est l'Un, puis, nous verrons dans un deuxième temps comment se préparer en vue de l'atteindre. Mais cette préparation théorique est-elle suffisante ? Nous permettra-t- elle de nous unir à l'Un ? C'est ce que nous verrons dans un troisième et dernier temps. I. Qu'est-ce que l'Un ? Puisqu'il faut de l'Un pour que les corps soient, et que l'âme est celle qui donne leur unité aux corps, et plus généralement, aux choses sensibles, ne peut-on pas penser qu'elle est l'Un ou que l'Un est-elle ? [...]
[...] Mais c'est là que nous devons redoubler d'attention. Si l'âme donne bel et bien aux choses sensibles, ce n'est pas elle qu'elle donne, elle donne toujours quelque chose de différent d'elle. Dans la première partie, section Plotin dit : « Elle n'est pas elle- même ce qu'elle donne, par exemple figure et forme ». Toujours dans la première partie, section Plotin dit : « C'est en regardant vers l'Un qu'elle fait chaque chose ‘une' ». Si l'âme donne quelque chose de différent d'elle, comme de l'unité aux choses sensible, sachant qu'elle le fait en « regardant vers l'Un » ne peut être l'Un et ce qu'elle donne vient alors de quelque chose d'extérieur à elle-même. [...]
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