Emile ou De l'éducation, livre IV, p. 315-36, Jean-Jacques Rousseau, arrivée des passions, gouverneur, adolescence, acquisition de la raison, bien et mal, ignorance de l'enfant, rapport à autrui, commentaire de texte
Ce texte est un passage de l'Émile ou de l'éducation de Rousseau. C'est un ouvrage crucial pour ce qui est de l'histoire de l'éducation (bien qu'il ne soit pas un traité d'éducation) puisqu'il apporte un point de vue qui diffère de l'éducation traditionnelle. De plus Rousseau y développe qu'il faut prendre l'enfant pour ce qu'il est, à savoir un enfant. Et non pour ce qu'il n'est pas encore : un adulte. Rousseau considère donc qu'il ne faut pas prendre l'enfant pour ce qu'il va devenir et l'éduquer tel un gentleman dès son plus jeune âge comme nous pouvons le voir chez Locke. Ce texte est issu du livre IV, qui illustre le passage d'Émile de l'enfance à l'adolescence.
[...] Il faudra alors au gouverneur une attention quasi divine envers l'enfant afin de le conseiller au mieux et de l'empêcher de sombrer dans les préjugés et le vice. Il devra tenter de freiner les passions de l'enfant pour qu'elles puissent prendre le temps d'être ordonnées par la nature. Car si on laisse l'enfant à ses dépens, il risquera fortement de ne pas prendre le chemin de la nature, allant trop vite il risquera de se dénaturer, car la nature lui en donne les moyens. Il faudra donc faire comprendre à l'enfant que les passions découlant de la sensibilité et de la nature lui sont plaisantes et utiles. [...]
[...] Il ne s'en occupe pas tout simplement parce que « tout cela n'est point fait pour lui. ». Et cela n'est point fait pour lui parce qu'il n'est pas un être moral Il n'y a en lui aucune notion du bien ou du mal. C'est un être physique, qui n'a de connaissances que sur les choses dont il a vu une utilité. Ils lui sont étrangers aussi du fait que l'enfant ne se considère ni en garçon ni en fille, il est lui, un enfant, il n'a pas conscience de devenir ou d'être un homme ou une femme. [...]
[...] Ce ne sera pas un enfant qui récite ce qu'on lui a appris, mais un être réfléchissant par lui-même, pouvant surpasser les préjugés parce qu'il se sera toujours entrainé à juger de la bonne manière. Comme le dit Rousseau aux lignes 17 et 18 : « La source de toutes les passions est la sensibilité, l'imagination détermine leur pente. ». Ce qui peut signifier que les passions sont naturelles, il ne faut pas les empêcher, elles sont nécessaires autant à l'enfant adolescent, qu'à l'homme. [...]
[...] Mais que les passions transformées par l'imagination peuvent l'entrainer vers le vice et ainsi le malheur. Car rien de bon ne découle d'un vice. [...]
[...] Ce que je pense comprendre comme le fait que ne pas s'attacher à lui enseigner des choses morales durant l'enfance et s'attacher à lui faire acquérir des notions de physique ou d'ordre utilitaire est la meilleure façon de l'éduquer durant cette période. En effet, ce n'est pas pour ruser l'enfant, ou le tromper, qu'on ne lui enseigne pas ces choses-là, c'est parce qu'il est naturel qu'il l'ignore pour le moment. C'est que la nature ne l'a pas encore doté des facultés dont il a besoin pour comprendre ces notions. [...]
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