Don Quichotte est un personnage de roman, et un personnage de roman est en général imaginé par son auteur. Or, d'emblée, le lecteur se trouve confronté à un être imaginant qui est lui-même un lecteur de romans. Don Quichotte, lorsqu'on le rencontre, passe ses journées dans sa bibliothèque à lire des romans de chevalerie. Il vit à l'écart de la réalité, dans sa tête en prenant comme modèle les héros des romans de chevalerie qu'il lit. Pour essayer de lui sortir de la tête ses aventures chevaleresques, ses amis font disparaitre sa bibliothèque. Mais c'est sans effet : Don Quichotte croit devenir le chevalier de ses rêves. Cette purge va l'enfoncer dans l'univers imaginaire puisque les aventures qu'il ne peut plus lire, il va décider de les vivre. On a donc avec Don Quichotte un héros dont on peut rire (héros de l'anachronisme géographique et temporel).
[...] Il reprend donc les griefs hantis romanesque courants à son époque et crée un personnage qui s'expose au ridicule et à l'errance en s'exposant à la force de l'imagination. Cervantès est donc cohérent avec les courants de pensée de son époque. Don Quichotte est là pour nous avertir de nous méfier des effets de l'imagination. Cependant, on connaît un grand plaisir en lisant Don Quichotte. Il n'y a pas de grand roman conçu sans l'image préalable du roman de Cervantès. Représentation de Picasso avec Don Quichotte avec l'esquisse des moulins à vent derrière. [...]
[...] II/Une lecture analogique du monde La perception analogique des choses de Don Quichotte montre la puissance trompeuse de l'imagination. Pour lui, les choses sont toujours autres que ce qu'elles paraissent et il s'acharne à découvrir leur vraie nature. Si le livre dit la vérité, alors le monde n'est rien d'autre qu'une gigantesque illustration de cette parole sacrée. C'est donc une véritable croisade que mène Don Quichotte, croisade sans précédent et sans successeur. Elle applique à la lettre les lois imaginaires du roman de chevalerie. [...]
[...] Chez Don Quichotte, l'imagination c'est la vie. À partir du moment où il voit la réalité comme les autres veulent qu'il la voit, il se dit que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Ses amis sont d'ailleurs atterrés du résultat de leur manœuvre. La vie ne fait pas le moine (Sarah). Sancho était toujours le terre-à-terre. À la fin, il veut perpétuer l'idée de l'aventure et essaye de convaincre Don Quichotte qu'il avait raison pour lui redonner la joie de vivre. [...]
[...] Ainsi, Don Quichotte a aussi été l'objet d'une iconographique importante. Don Quichotte est donc un héro de l'imagination en suscitant l'imaginaire des peintres et des illustrateurs. Ainsi, Don Quichotte est pourvu de nombreuses contradictions. Il ne se prête pas à une analyse simplificatrice. L'imagination est le trait saillant, qu'on la loue ou qu'on la déplore, du personnage de Don Quichotte. Cette imagination est traitée sur un mode inattendu. Bien souvent, les personnages en proie à l'imagination sont des personnages agis et non acteurs : l'imagination fait des personnages relativement passifs, réfugiés dans leur cerveau et coupés de la réalité (exemple de Swan). [...]
[...] Il meurt ensuite dans un incendie. Sa folie est raisonnante : il agit selon des codes : il n'y a pas de chevalier sans destrier (Rosinante) et sans dame (Dulcinée). Et il est impossible qu'il y ait un chevalier sans folie. À un moment donné, le chevalier devient fou, car il a déplu à la dame de ses pensées. C'est donc une étape nécessaire que de devenir fou, ce à quoi Don Quichotte va s'appliquer (il dit à Sancho que c'est le moment où il doit devenir fou). [...]
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