2001, Dits et Écrits, Michel Foucault, erreur, pensée, humain, Georges Canguilhem, anomalie, vivant, Darwin, errance, série d'erreurs, existence humaine, maladie, santé, existentialisme, vérité, science de la vie
L'erreur est ici présentée de façon puissante, au début du passage, comme le principe de la vie : « la vie, c'est ce qui est capable d'erreur » (Foucault, 1978). Les propos de Foucault se rapprochent ici de ceux de Georges Canguilhem, qui expliqua comment l'anomalie semblait être le principe du vivant. Ceci peut s'expliquer assez logiquement : la vie humaine, avec tous les éléments qui ont contribué à son émergence, semble être le fruit d'une combinaison fortuite de caractères marginaux.
[...] Ceci peut s'expliquer assez logiquement : la vie humaine, avec tous les éléments qui ont contribué à son émergence, semble être le fruit d'une combinaison fortuite de caractères marginaux, ceux qui font par exemple que certains individus d'une espèce développent un gène qui les rende capables de s'adapter à un changement dans les conditions du milieu. L'anomalie est la singularité de la combinaison de ces facteurs qui permettent l'émergence de la vie, telle une coïncidence. C'est donc pour cela que Foucault affirme que l'erreur préexiste à la vie, elle est principe du vivant. [...]
[...] Dans ses propres mots : « L'histoire des sciences est discontinue » (Foucault, 1978). Pascal d'ailleurs, parlait déjà de l'erreur comme moteur des connaissances. L'erreur, comme dit Foucault, n'est pas un retard ou un manque de vérité, mais il faut la voir comme une hypothèse qui a sa propre valeur. Il ne faut donc pas s'attendre à la rectifier, à la ramener vers le chemin de la « normalité », vers un seul et juste chemin qui mènerait à la découverte de la vérité pure et entière. [...]
[...] D'un autre côté, errer c'est aller sans but, sans poursuivre de fin précise. Ici, l'errance est reliée aux mutations de l'évolution, qui ne suit pas une finalité donnée. C'est Darwin qui, le premier, a raisonné de la sorte pour expliquer l'évolution du vivant. En effet, il semblerait que par une série « d'erreurs », la génétique permette l'avènement d'une nouvelle espèce, qui s'adapte mieux aux nouvelles conditions du milieu. L'évolution du vivant ne semble donc pas suivre de plan « prédéfini », de but donné et interprétable comme logique. [...]
[...] C'est tout le paradoxe de ce qui est ici expliqué : l'homme est voué à l'échec, mais parce qu'il se permet d'errer il peut progresser. L'erreur comme moteur de l'histoire C'est Fontenelle qui avait comparé notre envie de déceler les mystères de l'univers avec une rose qui tenterait de connaître la vie de son jardinier. Ce qui transparaît dans cette image est le fait que la durée de notre vie humaine est beaucoup trop courte pour pouvoir faire progresser la connaissance en général. [...]
[...] Tout ce que nous prenons pour une vérité pure, totale, entière est en fait une expression temporelle, conditionnée par des caractéristiques sociales, politiques etc données. Cette vérité est donc changeante, c'est le reflet de l'évolution de la pensée dans un contexte historique bien précis. Les sciences de la vie, ainsi que le vivant, sont intrinsèquement erronées L'erreur, au cœur de la connaissance humaine Comme nous l'avons vu auparavant, l'erreur est la dimension propre à la vie, et l'homme hérite de cette propension à l'erreur. [...]
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