Marx dans cet extrait, définit la relation entre l'argent et son possesseur. L'argent métamorphose et modifie l'être de celui qui le possède. Comment s'opère cette transformation ? Marx montre que les qualités de l'argent se transmettent par contiguïté à son détenteur et suppléent les manques dont il peut souffrir. L'individu, jusque-là démuni, se trouve paré de toutes capacités nécessaires à la vie sociale, tant sur le plan physique que sur celui de la vertu ou de l'esprit. Tout ce que l'argent acquiert est une jouissance que s'approprie l'individu.
[...] Puissance ou impuissance varient selon la conception que l'individu se fait de l'argent et de son pouvoir social. Si l'étranger opprimé est celui qui peut devenir homme d'argent, c'est parce qu'il sait bien que, dans sa relation aux autres, l'argent le dote de la valeur que la société lui reconnaît. Le pouvoir social de l'argent n'est autre que son pouvoir symbolique et la capacité d'agir sur les autres dans la société Problématique L'argent fonctionne comme puissance, car il remplace les capacités qui font défaut en achetant celles-ci ou leurs effets ; il tient lieu de tout. [...]
[...] Plan détaillé I L'argent me confère une puissance que je n'ai pas 1. L'argent est une puissance 2. Qui se substitue à ce qui me manque 3. Et me confère ainsi un pouvoir qui ne tient qu'à lui Transition I-II: Si l'argent permet de suppléer les capacités qui me font défaut et de jouir impunément de tous leurs effets, ce pouvoir ne m'appartient que pour autant que je possède la fortune. II Parce qu'il est puissance absolue et illusoire, l'argent provoque une aliénation et annihile mes puissances 1. [...]
[...] La puissance illusoire que confère l'argent détruit en réalité les capacités et les forces individuelles puisqu'il faut les consacrer a se maintenant riche au lieu de les employer à une fin réelle. Si l'argent, puissance ambivalente est une condition du pouvoir, il n'en reste pas moins qu'il n'est pas sa condition suffisante. L'argent demeure néanmoins une condition du pouvoir et représente le moyen par excellence des fins auxquelles il concourt. Toutefois, le risque reste présent de substituer l'argent comme fin a toutes les autres, ainsi que le souligne Georg Simmel dans les distorsions du rapport des individus à l'argent, et d'en devenir l'esclave. [...]
[...] Le prix de la puissance de l'argent est de lui consacrer mes forces. Transition II-III : La puissance illusoire que confère l'argent détruit en réalité les capacités et les forces qui sont les miennes puisqu'il faut les consacrer à se maintenir riche au lieu de les employer à une fin réelle. III L'argent est une condition non suffisante de l'actualisation du pouvoir 1. Si l'argent est une condition du pouvoir, c'est une condition non suffisante et dangereuse 2. Car l'argent se donne pour le moyen absolu de la puissance alors qu'il est toujours relatif 3. [...]
[...] S'il est une condition de la réalisation, l'argent ne suffit jamais à produire la réalité. Passer a la réalisation signifierait tenir l'argent à sa place et non s'identifier a lui ni aux rêves qu'il suscite : or les personnages du roman, a l'exception de Gundermann, se prennent tous à un moment ou à un autre au jeu de la séduction qu'exerce l'argent. La philosophie de l'argent montre que si l'un des rapports possibles a l'argent consiste bien en une relation dans laquelle l'argent est puissance ou plutôt substitut de la puissance, l'argent représente aussi différentes formes d'aliénation. [...]
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