Analyse philosophique du livre : "Discours sur les sciences et les arts" de Jean-Jacques Rousseau.
[...] La Rome républicaine a peu produit de discours mais a produit des actes moraux. Elle a cependant péri dans des révolutions sanglantes. Qu'est-ce qui a permis cette décadence ? C'est l'introduction de l'inégalité des fortunes, qui s'est créée et accomplie sous l'effet des conquêtes, de telle sorte que des particuliers (pompée, César, Marius ) sont devenus des Etats dans l'Etat. A partir de ce moment là, la loi ne peut plus exister, quand des personnes très puissantes offrent à ceux qui la violent des récompenses. [...]
[...] On ne peut donc pas dire que plus une société est civilisé, plus elle est honnête : la civilisation nous rend pires, en fait. Le développement des sciences et des arts vient donc d'un désir de dominer et le renforce : le point de départ est l'existence des désirs pervers, désir que l'homme pourrait ne pas avoir, quand il est face à la nature et qu'il cherche à satisfaire ses besoins naturels. Dans quel contexte naissent ces désirs non naturels et non nécessaires ? La mère de tout, c'est l'oisiveté, quand les besoins de la nature sont déjà satisfaits.(cf. [...]
[...] Mais quelle est la racine profonde du fait qu'il y ait des gens qui n'ont rien à faire ? C'est l'inégalité : il y a des gens qui travaillent pour les autres, et cela engendre l'oisiveté de ces derniers, oisiveté qui provoque ces désirs non naturels qui ensuite s'alimentent tous seuls. P.43, c'est un grand mal que . : question du luxe : Rousseau a un fantasme : chacun travaillant pour lui, une société d'être indépendants les uns les autres : société où il n'y aurait ni paresse ni oisiveté fantasme de l'indépendance dans le non-souci des autres (pour lui, cela a existé : Sparte). [...]
[...] Le fait marquant de Sparte, c'est que c'était une culture sans en être une : pas de textes, pas de monuments, etc., cette civilisation n'a laissé aucune trace. Pour les Lumières, Sparte est le lieu maudit, où il n'y a aucune politesse, pas de mœurs, une société grossière, barbare, sans aucune possession privée (tout est commun). Mais pour Rousseau, c'est l'inverse : cette civilisation n'a rien laissé, mais c'est normal : on ne parlait pas, on agissait ! Pas de monuments : normal, on vivait sous le regard les uns des autres ! Ce qu'elle a laissé dans l'histoire, ce sont des traces de son courage. [...]
[...] ( Rousseau : l'hypocrisie est loin d'être une chose positive. Si nous étions transparents les uns aux autres, le vice ne pourrait pas se développer. La nature humaine n'était pas la meilleure avant le développement des sciences et des arts, mais au moins, elle ne pouvait pas développer ses vices. (Attention : ne pas voir une contradiction dans les propos de Rousseau : il semble dire à 1ère vue que l'homme a de la perversité en lui. Mais attention, il ne parle pas là de l'homme naturel, de l'homme à l'état de nature : il s'agit de l'homme sociabilisé, même dans les sociétés primitives. [...]
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