1548, Discours de la servitude volontaire, Étienne de La Boétie, tyrans, pouvoir
Cet essai, intitulé Discours de la Servitude volontaire, et rédigé vers 1548, s'interroge sur la légitimité du pouvoir exercé par les tyrans, quels qu'ils soient (légitimes ou non). Le thème générique à ce Discours est ainsi l'État et la manière dont cette institution est administrée. La Boétie s'interroge donc quant à la manière dont le peuple accepte d'être ainsi privé de liberté et de servir ainsi servilement un maître dont il n'aurait rien à craindre si l'envie lui prenait de se rebeller contre son autorité. Cette servitude volontaire pose donc problème pour La Boétie qui tente d'en comprendre les fondements et les fonctionnements, tout en produisant une critique acerbe étonnant par son érudition de la tyrannie exercée par les gouvernants. La visée de ce texte n'apparaît donc pas comme révolutionnaire et subversive, mais plutôt comme une réflexion autour de cette question de la servitude volontaire. Néanmoins, il reste tout de même considéré comme l'un des premiers théoriciens de l'aliénation même s'il est toujours resté fidèle et soumis à l'autorité en place, à savoir la monarchie absolue, qu'il ne remet d'ailleurs pas exclusivement et forcément en question puisque son propos s'applique plutôt aux tyrans tels que ceux de l'époque romaine.
[...] Et il ne parle pas non plus de ce qu'ils auraient pu effectuer de bien pour la société durant leur règne. En somme, un tel réquisitoire aurait certainement gagné en crédibilité et en complétude s'il avait examiné la totalité des aspects de tyrans en différenciant notamment ceux qui ont œuvré pour bâtir quelque chose de stable pendant qu'ils détenaient le pouvoir. En revanche, ce texte reste un pionnier de la contestation du pouvoir tyrannique et l'on peut à certains égards considérer son auteur comme l'un des précurseurs des théories de l'émancipation collective à une autorité. [...]
[...] Il est important de rappeler ici que l'auteur ne remet pas en question la monarchie de droit divin, qu'il veut continuer à considérer comme légitime. Il en profite d'ailleurs pour réaffirmer l'importance des symboles français qu'il ne faut pas renier, en particulier en raison de la richesse qu'il procure à la poésie et à la littérature française. Enfin, La Boétie s'intéresse à l'entourage proche du tyran en montrant d'une part que celui-ci ne s'entoure jamais de bons conseillers mais plutôt de gens avides de pouvoir qui craignent le tyran mais le servent docilement pour espérer en obtenir des faveurs. [...]
[...] Cet essai, intitulé Discours de la Servitude volontaire et rédigé vers 1548 s'interroge sur la légitimité du pouvoir exercé par les tyrans, quels qu'ils soient (légitimes ou non). Le thème générique à ce Discours est ainsi l'État et la manière dont cette institution est administrée. La Boétie s'interroge donc quant à la manière dont le peuple accepte d'être ainsi privé de liberté et de servir ainsi servilement un maître dont il n'aurait rien à craindre si l'envie lui prenait de se rebeller contre son autorité. [...]
[...] En premier lieu, il apparaît pour notre jeune humaniste que la servitude peut s'expliquer dans la mesure où elle est naturelle : chaque individu est soumis dès sa naissance à une autorité naturelle, celle de ses parents. En reproduisant à l'âge adulte les comportements de l'enfance, on peut ainsi donner une première explication à cette servitude volontaire des peuples envers un tyran. Toutefois, un autre principe apparaît comme naturel, celui de la liberté. En somme, pour la Boétie, la servitude apparaît plutôt comme une dénaturation de l'homme car elle va à l'encontre de ce principe de liberté que l'auteur place comme un absolu. [...]
[...] D'autre part, l'auteur du Discours explique que vivant sous les tyrans, les deviennent lâches. En effet, sa théorie consiste à dire que les tyrans « abêtissent » leurs sujets dans le but de les rendre dociles. C'est toute la politique des tyrans romains « Du pain et des jeux » qui leur a permis d'endormir les consciences de leurs sujets pour les empêcher de trouver à se plaindre de leur condition. Afin de mieux illustrer son propos et d'apporter la preuve historique de ses dires, La Boétie passe en revue une grande partie des tyrans antiques de toutes les civilisations, en particulier de la Rome Antique pour montrer les moyens qu'ils employaient pour inspirer la servitude. [...]
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