Explication détaillée de la préface du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Jean-Jacques Rousseau. Cette explication comprend également le travail de recherche préalable sur le texte lui-même (paradoxe, idées principales...).
[...] Si la tâche de Rousseau est à ce point délicate, c'est que la perversion est vraiment avancée et que les causes de cette corruption se reproduisent sans cesse entre elles. C'est la raison pour laquelle l'âme humaine devient presque méconnaissable (ligne 19-20). Ici, rousseau va préciser les causes les plus sensibles, celles qui ont affecté l'âme humaine au point de la rendre semblabe à une bête féroce. Les erreurs, mais les connaissances aussi, les changements du corps, mais le choc des passions aussi sont ici évoqués comme autant de causes qui ont abîmé l'homme originel. On comprend que l'homme, manipulé par ses passions, finisse par sombrer dans la corruption. [...]
[...] Outre cet aspect paradoxal du progrès, Rousseau insiste sur l'ultime paradoxe qui vient achever cet extrait de sa Préface. Plus l'homme cherche à additionner les connaissances éparses et diverses sur l'homme, celle qu'une démarche introspective pourrait révéler. L'introspection est à privilégier au regard de l'érudition. A force de se perdre dans les méandres d'une connaissance livresque, l'homme finit par oublier d'écouter son cœur. La récurrence est flagrante : à force de privilégier le progrès, l'homme finit par rompre avec l'exigence de brandir les valeurs suprêmes inscrites dans le cœur de tout homme, des premiers mouvements de la nature qui sont toujours droits et qui épargnent l'home de toute perversité. [...]
[...] On comprend désormais pourquoi Rousseau ne reste pas insensible à cette décadence : l'adjectif cruel »(ligne 24) donne une dimension à la fois pathétique et culpabilisante à cette description. A qui incombe la responsabilité de cette décadence si ce n'est à l'homme lui-même ? L'homme semble être visiblement inconscient de l'état dans lequel il a mis sa propre nature. A ce point que la condition humaine devient paradoxale : les progrès de l'espèce humaine l'éloigne de son état primitif Cet état de fait ne serait pas condamnable si les progrès étaient au service d'une humanisation de l'homme, d'une amélioration de sa condition. [...]
[...] EXPLICATION DE TEXTE ( Préface du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes I. Travail de repérage des idées PREFACE La plus utile et la moins avancée de toutes les connaissances humaines me paraît être celle de l'homme, et j'ose dire que la seule inscription du temple de Delphes contenait un précepte plus important et plus difficile que tous les gros livres des moralistes. Aussi je regarde le sujet de ce Discours comme une des questions les plus intéressantes que la philosophie puisse proposer et, malheureusement pour nous, comme unes des plus épineuses que les philosophes puissent résoudre. [...]
[...] Telle est la question cruciale que pose d'emblée l'exigence d'une démarche qui se veut impartiale, d'un projet qui se veut scientifique. Mais plus encore, on connaît la sensibilité de Rousseau et son souci de servir l'humanité : être celui qui révèle à l'humanité le visage véritable de l'homme originel. Désormais, (à partir de la ligne Rousseau décrit la méthode qui lui permettra de restituer le visage de l'homme tel que Dieu l'avait conçu. Cette méthode trouve son origine chez Platon : il s'agit de la dichotomie. [...]
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