Leibniz (1646-1716) philosophe, mathématicien, physicien et juriste, appartient au courant rationaliste (avec Platon, Descartes, Spinoza…), qui contraste avec le courant empiriste (Hobbes, Locke…), selon lequel notre connaissance dépend essentiellement de l'expérience sensible. Pour les rationalistes, la raison permet de connaître la réalité y compris là où l'expérience ne nous donne aucun accès.
"Le Discours" est écrit en 1686, et représente la fin d'une période, le moment où Leibniz se déclare « satisfait » sur les questions fondamentales qui l'occupaient en philosophie depuis 20 ans ; le Discours est la synthèse des théories métaphysiques de Leibniz élaborée durant cette période.
Leibniz est l'auteur des Essais de Théodicée, des Nouveaux Essais sur l'entendement humain et de la Monadologie, entre autres.
Qu'appelle-t-on "métaphysique" ? Pour Leibniz, la métaphysique est la théologie naturelle, qui traite des substances immatérielles, tout spécialement de Dieu et de l'âme (Leibniz au Landgrave, 8 déc. 1686). La théologie naturelle, c'est la théologie rationnelle, par opposition à la théologie révélée (celle des Ecritures, des théologiens professionnels), c'est donc l'étude de la nature divine par les seuls outils de la raison (la "lumière naturelle", la Révélation étant bien sûr la lumière "surnaturelle").
[...] Leibniz relève lui-même le caractère insatisfaisant de cette distinction : les futurs sont assurés au sens où Dieu peut tous les déduire de la notion des substances créées, mais ce qui se déduit infailliblement n'est-il pas du même coup nécessaire ? Ainsi, la difficulté subsiste encore en effet ! La distinction des connexions D'où la distinction entre les deux façons dont un prédicat peut être connecté à un sujet et s'en déduire (que Leibniz a déjà évoquée à l'article ; il va s'agir du même coup d'une distinction entre 2 sortes de nécessité (comme on voit, Leibniz admet bien rapidement que le certain est lui aussi nécessaire finalement). [...]
[...] Mais l'important est que la nécessité du conséquent dépend essentiellement de celle des antécédents, et non du principe de contradiction. En effet, dans l'absolu (c'est-à-dire logiquement), César aurait pu ne pas devenir dictateur : c'était possible ; c'était possible, mais, Dieu voulant toujours le meilleur, ça avait 0 chance d'arriver ! (C'était impossible, ex hypothesi Ce qui arrivera à un individu peut donc se déduire de sa notion, mais pas de manière analytique et strictement nécessaire. Il y a les différences suivantes : pour déduire une vérité arithmétique (par exemple), on n'a pas besoin d'expliciter la totalité (infinie) des propriétés arithmétiques de tous les nombres (heureusement ; en revanche, pour déduire une propriété d'une substance individuelle, il est indispensable de connaître la suite intégrale des faits de l'univers. [...]
[...] La raison suffisante des choses se trouve nécessairement en Dieu lui-même : les choses contingentes existent parce que Dieu a voulu qu'elles soient, et il les a voulues parce que c'était mieux qu'elles soient. Dieu agit suivant le Principe du meilleur. Le plan du Discours est le suivant, partant de Dieu pour aller vers les créatures, et finalement revenir à Dieu : I. La perfection et l'action de Dieu : Définition de Dieu et conséquences. : Critique de 2 erreurs faites à propos de Dieu par d'autres philosophes. [...]
[...] : Harmonie générale de l'univers, règles de l'action divine. II. Étude des êtres créés (substances individuelles) : 8-16 : Déf. des substances. : Réhabilitation des formes substantielles. §13. Le problème de la liberté humaine. : Les rapports des substances entre elles. [...]
[...] Ici, en tout cas, Leibniz ne se lance pas dans ces démonstrations mais les suppose déjà faites ; c'est pourquoi il peut se permettre d'être aussi lapidaire. Conséquences de la définition de Dieu : non seulement il doit exister, mais il s'ensuit qu'il fait tout de la manière la plus parfaite - Métaphysiquement : Dieu a créé le maximum de réalité et d'effet avec le minimum de moyens et les lois les plus simples (cf. art. V). - Dieu a créé le meilleur des mondes possibles. [...]
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