Dans le texte qui est ici soumis à notre étude, Pascal opère justement de façon à peine implicite une critique puissante de l'esprit cartésien et de ses prétentions, au point qu'il en vient à défendre une méthode géométrique opposée à la déduction hypothético-déductive des évidences chez Descartes, et à la volonté plus générale de tout mettre en doute pour fournir à la connaissance un fondement ferme et indubitable. La thèse de l'esprit géométrique devient ainsi une thèse appelant la modestie de l'homme et du scientifique, modestie au regard de laquelle l'homme ne peut ni ne doit chercher à tout montrer et prouver (...)
[...] De plus, Pascal nous livre les deux fondements de la méthode cartésienne. Le premier serait la nécessité de fonder le discours sur une maîtrise du sens, c'est-à-dire de montrer que le discours ne peut être vrai qu'à la condition de reposer sur des définitions vraies et partagées du sens des mots. Cette vérité des mots et des définitions repose chez Descartes sur le critère de l'adéquation de la chose et de l'esprit, c'est-à-dire sur l'impossibilité de montrer que la chose conçue est fausse (critère de l'évidence). [...]
[...] On peut alors s'interroger sur influence de ce texte sur la postérité. On note alors que la manière dont Pascal s'est efforcé de critiquer la méthode cartésienne et ses prétentions à la vérité s'est trouvé étonnamment pertinente et réactualisée au cours du XXe siècle, lorsque d'autres auteurs comme Heidegger ont pris le soin de dénoncer le projet cartésien, et la manière dont il a correspondu à une volonté de se rendre maître et possesseur de la nature, sans pourtant en maîtriser les fondements et les raisons d'être. [...]
[...] Tel est donc le problème abordé par ce texte. Partant d'une définition de la méthode cartésienne de la recherche de la vérité, Pascal émet alors sa critique, en visant particulièrement la possibilité de découvrir et développer des vérités premières. Pascal exprime alors la faiblesse de l'homme, puisque le terme premier de la connaissance se résume à la marque de l'impuissance humaine à aller plus loin. De ce fait, Pascal en vient donc à défendre un esprit géométrique, outils de l'homme pourra définir les limites de sa connaissance. [...]
[...] Pascal en vient alors à prôner l'ordre géométrique contre l'ordre arithmétique de la déduction cartésienne. Cet ordre géométrique est un ordre de proportion, relatif aux capacités de l'esprit humain. Il est un ordre qui se contente de ce que possède l'homme comme moyen de connaissance. Cet ordre a un sens moral, dans la mesure où il consiste à accepter le fait que l'homme ne peut tout connaître, et se trouve donc soumis à des vérités premières qu'il ne peut atteindre. [...]
[...] Il faut donc que les propositions soient aussi évidentes, et que l'esprit soit incapable de les mettre en question. Le texte de Pascal dresse donc tout d'abord une définition de la méthode cartésienne de la recherche de la vérité. Cependant, on note que cette première partie du texte va servir à Pascal de point d'appui de la critique qu'il dresse dans la suite du texte. II. La critique de la méthode cartésienne En effet, la suite du texte est des plus radicale quant à la position de l'auteur envers la méthode cartésienne. [...]
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