Charles Baudelaire, "Curiosités Esthétiques", Extrait : analyse

Résumé du document

Le texte que nous nous proposons d'expliquer est un extrait de Curiosités esthétiques, ouvrage publié en 1868 par Charles Baudelaire, écrivain français et célèbre poète du XIXème siècle. A cette époque, le Réalisme, courant artistique et littéraire, est très en vogue. Selon les peintres de l'école Réaliste, la qualité, et, par là-même, la beauté d'une peinture picturale, réside en sa capacité à rendre compte le plus précisément possible de la réalité. On trouve en très grande quantité des représentations de paysages naturels ainsi que des natures mortes. Baudelaire critique ici cette conception réductrice de la peinture. En effet, selon lui, le peintre ne doit pas copier la nature, il doit davantage idéaliser le réel. Dans un premier temps nous verrons comment Baudelaire définit la manière dont le peintre doit considérer la nature. Nous verrons ensuite pourquoi selon lui l'imagination ne doit pas être bridée. Enfin, nous nous intéresserons aux raisons pour lesquelles Baudelaire reproche à certains peintres de se contenter de copier la nature. L'enjeu est d'essayer de voir s'il est possible de justifier convenablement et de manière recevable, ses goûts artistiques (...)

Extraits

[...] Conclusion : Ainsi, nous avons pu voir comment Charles Baudelaire soutenait la thèse selon laquelle le rôle du peintre n'est pas de copier le réel, et plus précisément la nature. En effet nous avons pu constater qu'il préconisait au contraire aux peintres d'exploiter leur imagination pour différentes raisons. Finalement, l'importance que l'auteur donne à la sensibilité dans ce texte est bien la preuve que nous avons à faire à un poète ! Ce désir de laisser place à l'imagination et à la sensibilité deviendra de plus en plus ardent dans les époques suivantes : Le surréalisme en constitue jusqu'à aujourd'hui l'apogée. [...]

[...] Dans tous les cas il s'agit vraiment de leur donner une physionomie toute nouvelle Ce qui est soulevé ici est le fait qu'une œuvre artistique se doit d'être originale, c'est-à-dire nouvelle et unique. L'entreprise créatrice du peintre doit aboutir à une certaine innovation. L'initiative de l'artiste conditionne en quelque sorte la valeur du tableau selon Baudelaire. Qu'en est-il alors des peintres qui ne s'astreignent par à laisser libre cours à leur imagination ? Troisième Partie : C'est à eux qu'en vient l'auteur. [...]

[...] L'auteur donne l'exemple des paysagistes et des peintres s'adonnant à la nature morte, dont les œuvres sont particulièrement communes selon lui et qui «considèrent généralement comme un triomphe de ne pas montrer leur personnalité Il est évident ici que l'auteur n'adhère pas du tout à ce comportement de l'artiste qui consiste à s'effacer à ne laisser aucune trace de lui-même à travers son œuvre. Au contraire, Baudelaire incite les peintres à laisser leur subjectivité s'exprimer. C'est la vision de l'art en général du philosophe Hegel. [...]

[...] Première Partie : Pour commencer, Charles Baudelaire donne une image empruntée au peintre Eugène Delacroix pour définir la conception que l'on doit avoir de la nature dans le domaine de la peinture. Il fait une analogie avec le dictionnaire. Le dictionnaire contient les éléments qui composent une phrase ou un récit cette image est donc très significative, elle définit finalement la nature comme contenant les constituants élémentaires d'une œuvre picturale, comme la matière de base, la matière brut utilisée par le peintre. [...]

[...] Deuxième Partie : C'est précisément ce sur quoi nous oriente Baudelaire dans un second temps. En effet il nous présente la manière dont procèdent les peintres qu'il soutient. Ces peintres sont ceux qui obéissent à l'imagination c'est-à- dire ceux qui ne se bornent pas à une représentation objective de la nature, mais au contraire laissent s'exprimer leur sensibilité et donc, leur subjectivité. Il préconise ainsi la démarche artistique de ces peintres qui consistent à sélectionner les éléments qui s'accommodent à leur conception c'est-à-dire les éléments présents dans la nature leur étant utiles pour concrétiser leur idée. [...]