Critique de la raison pure, Kant, Grand oral, illusion transcendantale, mathématiques, raison, vérité
Le texte que nous allons commenter est extrait de la Méthodologie transcendantale de la Critique de la raison pure. Situé au-delà de la Dialectique transcendantale, il marque l'extrême fin de l'ouvrage, appartenant plus précisément encore à la Discipline de la raison pure (ch.1 de la Méthodologie), précédant de peu l'Architectonique, où Kant s'essaie à un Système, dont le projet contredit quelque peu ce qui précède, voire l'ensemble de l'ouvrage, mais sera promis à une grande fortune philosophique.
[...] Distinct, comme l'a affirmé Platon, de l'opinion et opposé à elle, ce travail ne fournit nulle certitude : il est plus proche, en ce sens, de la foi, dont on comprend mieux que l'auteur de la Critique ait affirmé qu'elle « limitait » le savoir. Ce n'est pas en effet le savoir mathématique -ni physique- qui se voient ici « limités », bien au contraire : c'est la prétention philosophique à constituer par elle-même une connaissance autre que « régulatrice » -par exemple, le postulat de la finalité pour expliquer le vivant. Une connaissance constitutive, comparable à celle de l'entendement à l'œuvre dans la science, est en effet une Illusion. [...]
[...] Ainsi, apprendre la mathématique, c'est devenir mathématicien - et non certes l'être déjà, comme chez Platon. A l'inverse, pour considérer l'autre connaissance rationnelle, la philosophie elle ne saurait être apprise au sens propre [l.15-17]. Développer cette opposition conduit à considérer que la connaissance mathématique repose, chez le maître [l.10] comme chez l'élève, que sur les principes « essentiels » - ils se déduisent de la « table des catégories » de l'entendement- et « vrais » [l.10], parce que constructibles, de la raison. [...]
[...] Critique de la raison pure, Méthodologie transcendantale - Emmanuel Kant (1781) - Grand oral Présentation et thématique Le texte que nous allons commenter est extrait de la Méthodologie transcendantale de la Critique de la raison pure. Situé au-delà de la Dialectique transcendantale, il marque l'extrême fin de l'ouvrage, appartenant plus précisément encore à la Discipline de la raison pure (ch.1 de la Méthodologie), précédant de peu l'Architectonique, où Kant s'essaie à un Système, dont le projet contredit quelque peu ce qui précède, voire l'ensemble de l'ouvrage, mais sera promis à une grande fortune philosophique. [...]
[...] On y aperçoit « tout de suite ce qui est arbitraire et sans fondement ». En effet, l'objet, par sa seule définition, correspond au concept qui l'établit dans la pensée : en ce sens, la mathématique est « le pays des possibles ». Il faut toutefois, selon Kant et la majorité des mathématiciens contemporains, qu'il soit constructible dans l'intuition pure -l'espace pour la géométrie le temps pour l'arithmétique. Ainsi, la mathématique, connaissance rationnelle par construction des concepts [l.1] s'oppose à cette connaissance qui ne « construit » pas : la philosophie. [...]
[...] L'auteur de la Critique renvoie ici au premier chapitre de la Discipline, où il définit ainsi cette notion directrice : « la contrainte qui réprime et [même] détruit le penchant qui nous pousse constamment à nous écarter de certaines règles ». Ces « règles » sont, en général, celle de la connaissance : l'entendement, à l'œuvre dans la science, n'a pas besoin de discipline en ce sens-là, non plus que la raison « dans son usage empirique », car elle coïncide alors avec ce dernier. [...]
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