Critique de la raison pure, Kant, la Cripure, métaphysique, intuition
Le premier paragraphe pose deux problèmes : premièrement, il oblige à définir les "connaissances de la raison", ce qui fait appel à la Cripure elle-même. On doit en effet distinguer entre les connaissances qui nous viennent de la sensibilité en tant qu'elle est réceptive, et qui sont les phénomènes, des connaissances élaborées par l'entendement, qui opère une synthèse grâce aux concepts de l'entendement (ou catégories : quantité, qualité, relation, modalité), et enfin les connaissances de la raison, qui unifient les précédentes grâce aux idées régulatrices que sont le moi, le monde et Dieu.
[...] Pour ce qui est de la physique, la découverte de ce changement de méthode est encore plus tardive (Kant la place chez Bacon, cité en exergue de la préface). C'est ici dans l'expérimentation (de Galilée à Torricelli : invention des grands physiciens mécanistes de la Renaissance[1]) que se joue la révolution méthodique. Avec l'expérimentation, le physicien découvre que c'est lui qui ordonne ses objets selon les principes qu'il a formés a priori (d'où la métaphore de l'écolier et du maître transposé en juge et témoin). [...]
[...] Aristote dans la Métaphysique avait déjà envisagé ce problème en montrant que l'on devait s'arrêter à un moment dans cette régression à l'infini : ce qu'il plaçait au principe de toutes les choses contingentes était le Premier Moteur, être absolu et cause de lui-même (mais, pour Kant, Aristote en posant le Premier Moteur comme réalité positive et absolue sortait du champ de toute expérience possible et outrepassait ses facultés de connaissance). Cf. fiche Cripure : Dialectique Transcendantale, Livre II, Chapitre II : Antinomie de la Raison Pure. [...]
[...] Kant annonce ainsi son projet de compléter l'œuvre critique en exposant la totalité du processus (les trois critiques) et en le complétant d'une Métaphysique de la Nature (demeurée en projet : on n'en a que les Premiers Principes Métaphysiques d'une Science de la Nature, 1786) et d'une Métaphysique des Mœurs (Doctrine du Droit et Doctrine de la Vertu, en 1797). Ce passage, à mon avis, n'est pas susceptible de tomber en commentaire, pour la bonne raison qu'il n'aborde presque que des problèmes de forme et pas réellement des questions philosophiques. Quant à la note sur l'idéalisme, mon édition la vire carrément pour la réintroduire en note au passage considérée, dans le cours du texte. La seule chose qui puisse permettre d'en faire un commentaire, c'est de lire le passage auquel elle se rapporte (cf. fiche Cripure). [...]
[...] C'est alors que Kant expose la comparaison avec l'œuvre de Copernic : le sens de la démarche est le même puisqu'il s'agit chez Copernic[3] comme chez Kant d'un changement de référent (le point fixe n'est plus le même). Mais cette comparaison, outre qu'elle éclaire le sens de la démarche de Kant (cf. le paragraphe précédent peut-être jusqu'ici a-t-on fait fausse route ? permet d'en préciser l'articulation : c'est sur l'intuition des objets que se joue la révolution copernicienne Kant reprend son explication en montrant que le savoir a priori n'est possible que si ce sont les objets qui se règlent sur notre faculté d'intuition et non l'inverse. [...]
[...] Ici, Kant utilise la métaphore du premier sens pour éclairer le second : il faut distinguer ce qui provient de la raison elle-même priori) de ce qui provient de son rapport à des objets pour pouvoir, si l'on se trouve contraint de restreindre les prétentions de la connaissance, supprimer en connaissance de cause les branches superflues ou douteuses de la connaissance sans en éliminer par erreur les principes fondateurs - Mathématiques et Physique, deux connaissances théoriques 5 à Toutes deux ont un socle a priori (elles déterminent elles-mêmes leurs principes) : si la math est pure (elle n'a pas de rapport à des objets matériels), la physique en revanche se rapporte à des objets concrets à partir des principes purs qu'elle a élaborés. Mais si la math. a suivi la même route que la logique (elle a commencé en Grèce son parcours de science), elle s'est trouvée plus difficile que la logique parce qu'elle avait à se rapporter à des objets (même idéels), d'où ses tâtonnements chez les Égyptiens. Kant ne se prononce pas sur l'identité du découvreur de la math. scientifique (cf. [...]
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