Critique de la raison pure, Emmanuel Kant, philosophie de la religion, système kantien, théorie de la connaissance, Dieu, agnostique, croyance religieuse, raison, Spinoza, nature
La question de la connaissance dans le système kantien a de quoi laisser perplexe le lecteur qui aborde pour la première fois la critique de la raison pure, à plus forte raison si cette question est perçue par le biais de la préface de la seconde édition. Effectivement, la théorie de la connaissance kantienne est clairement présentée dans cette préface, où Kant essaie de mieux révéler la ligne de partage entre ce qui est accessible à la raison humaine et ce qui la dépasse, permettant ainsi de distinguer la science d'une part, et ce qui relève de la croyance d'autre part. D'où la question de la possibilité de la connaissance de Dieu. Pour lui, toutes les questions qui concernent les Idées transcendantales (Dieu, l'âme et le monde) ne peuvent pas devenir l'objet de notre connaissance. C'est pourquoi il écrit : « je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance ». Dès lors, comment peut-on comprendre une telle affirmation sur fond d'une philosophie de la religion ?
[...] La raison n'y peut rien déterminer : il a un chaos qui nous sépare [ . ] ». Pour lui aussi, Dieu demeure inaccessible à la raison. Mais alors, la seule façon de découvrir les limites du possible, n'est-elle pas de s'aventurer au-delà, dans l'impossible ?Dire que Dieu est inconnaissable, mais qu'il existe ou qu'il est transcendant n'est pas là même une preuve d'une certaine connaissance de Dieu ? La connaissance de Dieu Si pour les uns, Dieu est inconnaissable, d'autres estiment qu'il en est même le vrai objet de notre connaissance. [...]
[...] Cependant, si nous ne pouvons donc connaître que des phénomènes, par opposition aux noumènes, le désir qu'éprouve la raison de connaître des objets se trouvant en dehors de l'expérience (à savoir Dieu, la liberté et l'âme) pose alors un problème insoluble, d'où la nécessité pour la raison de « frayer la voie à la croyance » : « je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance ». Cela dit, il est donc clair que pour Kant, il est impossible de parler d'une certaine connaissance de Dieu. Ce dernier n'étant pas expérimentable, échappe par conséquent à notre raison, il ne peut du coup être l'objet de notre entendement. [...]
[...] Critique de la raison pure, préface, "Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance " - Kant (1787) - Comment peut-on comprendre une telle affirmation sur fond d'une philosophie de la religion ? La question de la connaissance dans le système kantien a de quoi laisser perplexe le lecteur qui aborde pour la première fois la critique de la raison pure, à plus forte raison si cette question est perçue par le biais de la préface de la seconde édition. [...]
[...] », raison pour laquelle il prétend que Dieu se manifeste à travers la nature qui constitue sa forme, et qu'en se manifestant, il devient ainsi saisissable. Contrairement aux agnostiques, il pense que « concevoir l'inconditionné signifie en faire un conditionné ou un effet », et par conséquent « l'être-là de dieu devient un postulat, un devoir-être, qui doit être l'objet d'une certitude subjective », d'où une certaine possibilité de sa démonstration. Il est donc clair que pour ces derniers, Dieu demeure convenable sinon connaissable. Cependant, que devient un Dieu réduit à la portée de la raison humaine ? [...]
[...] Fr. Renaut, Paris Oleg ARKIPOFF, Dieu en question ou comment prouver son existence, Dangles, Paris Blaise Pascal, Pensées, Gallimard, Paris Jean LADRIERE, Christianisme et modernité, cerf, Paris (Collection dirigée par Roland DUCRET, Danièle HERVIEU-LEGER et Paul LADRIERE). Jean SEIDENGART, Kant et la critique de la raison pure, Université Paris-Ouest-Nanterre-La défense, Cours (Année 2008-2009). [...]
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