Critique de la Faculté de Juger, Kant, dialectique transcendantale, lois empiriques, concept de finalité de la nature
La Critique de la Raison Pure ne s'est occupée que de l'entendement parce que lui seul donne des principes de connaissance constitutifs a priori, renvoyant les autres concepts purs comme idées qui n'ont qu'un usage régulatif, et limitant ainsi les prétentions de la raison. Cependant la faculté de juger, intermédiaire entre entendement et raison, possède peut-être aussi ses propres principes a priori : il faut les chercher, les déterminer, se demander s'ils sont constitutifs ou simplement régulateurs. C'est le but de la présente critique. Elle complète les deux autres mais doit en être distinguée, et ses principes pourront être annexés à l'une ou à l'autre.
[...] 51] De la division des beaux-arts. La beauté est l'expression des idées esthétiques (dans la nature, il suffit d'une intuition, dans l'art il faut un concept). On peut donc diviser les beaux-arts par analogie avec la forme de l'expression humaine (mots, gestes, ton) : on distingue alors art de la parole (éloquence, poésie) ; arts figuratifs (plastique, qui comprend sculpture ou architecture comme arts de la vérité sensible ; peinture, comme art de l'apparence sensible) ; arts du jeu des sensations (musique, art des couleurs). [...]
[...] Du domaine de la philosophie en général. Chaque concept en tant qu'il se rapporte à des objets, définit un domaine de connaissance possible. L'entendement définit et légifère pour le domaine théorique (naturel), la raison pour le domaine pratique (moral), permettant ainsi de distinguer concept de la nature/concept de la liberté. La dialectique transcendantale a montré comment ces deux législations différentes sur le même territoire n'étaient pas contradictoires, mais coexistantes. Aucun passage n'est possible entre ces deux mondes (sensible comme phénoménal, et suprasensible comme monde des choses en soi). [...]
[...] C'est le but de la présente critique. Elle complète les deux autres, mais doit en être distinguée, et ses principes pourront être annexés à l'une ou à l'autre. La faculté de juger, qui n'est autre chose que le bon sens, doit avoir des principes qui ne découlent pas des concepts purs, lesquels relèvent de l'entendement (le jugement ne se propose que leur application). La principale cause d'embarras sera l'esthétique, parce que la connaissance s'y rapporte au sentiment de plaisir et de peine. [...]
[...] Le principe de la finalité formelle de la nature est un principe transcendantal de la faculté de juger. Un principe transcendantal est un principe sous lequel des choses peuvent devenir objets de connaissance grâce à des concepts purs, alors qu'un principe métaphysique est un principe sous lequel des objets, dont le concept est empiriquement donné, peuvent être déterminés complètement. Le principe de la finalité de la nature est transcendantal (contrairement au principe de la finalité pratique, qui suppose que la volonté soit empiriquement donnée) : il ne dit pas comment on juge, mais comment on doit juger (exemple : sentence de la sagesse métaphysique, du type la nature prend le chemin le plus court ou la nature ne fait pas de saut cf. [...]
[...] Ainsi la véritable propédeutique au goût est le développement des idées morales. DEUXIÈME PARTIE : CRITIQUE DE LA FACULTÉ DE JUGER TÉLÉOLOGIQUE 61] De la finalité objective de la nature. On a vu la possibilité d'une finalité subjective ; mais nous ne possédons aucune raison d'une finalité objective dans l'idée générale de la nature comme ensemble des objets des sens. On ne peut donc conclure à l'existence de ces fins ni a priori ni par expérience. On semble au contraire supposer, devant les effets de la nature, qu'ils sont contingents, et qu'elle aurait pu agir différemment. [...]
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