La démarche intellectuelle est une démarche profondément moralisée. Les sens font l'objet d'une véritable méfiance. Cette méfiance trouve son origine dans l'opposition entre vie présente et vie future. La vie présente est celle que nous vivons en tant qu'être humain fait de chair et d'os, de sens et de sensation. La vie future est celle qui nous est réservée après la mort, celle que permet le salut divin. Ainsi : « le sensible, l'existant ne sont au mieux que mensonge et vanité, au pire tentation corruptrice, dans tous les cas quelque chose dont on a à se méfier, dont il faut se purger pour accéder à une saine ou correcte vision du monde ». Ce regard sur les sens est particulièrement culminant dans la pensée moderne. Mais progressivement, le moralisme intellectuel devient intolérant. Les Lumières renforcent ce mépris des sens et, par l'élaboration du positivisme, le XIXe poursuit l'entreprise. Le sensible peut pourtant être un facteur de connaissance. Il doit donc être intégré à l'analyse sociale.
[...] Au creux des apparences pour une éthique de l'esthétique Notes de lecture concernant le chapitre 3 plaisir des sens (pages 57 à 102), Michel Maffesoli, Ed. Paris, La Table Ronde La dignité des sens La démarche intellectuelle est une démarche profondément moralisée. Les sens font l'objet d'une véritable méfiance. Cette méfiance trouve son origine dans l'opposition entre vie présente et vie future. La vie présente est celle que nous vivons en tant qu'être humain fait de chair et d'os, de sens et de sensation. [...]
[...] Pour expliquer ceci, notre auteur rappelle les travaux de Michel Foucault[4] et en particulier la manière dont Foucault interprète Platon. Cette interprétation permet de mettre en avant l'importance de s'occuper de soi avant de pouvoir s'occuper des autres. Il faut ainsi apprendre à bien se servir de ses émotions, pour accéder à un équilibre social qui est l'idéale de la cité grecque. Ainsi En sachant utiliser les sens au mieux de leurs potentialités, on accède à une vie sociale qui n'est ni abstraite, ni désincarnée, mais repose au contraire sur l'épiphanisation la mise en valeur de ce qui fait la nature humaine. [...]
[...] Ce terme apparaît particulièrement pertinent à une époque où on constate une saturation de l'économico-politique et une résurgence du domestique. Le domestique, l'expérience banale que nous faisons de monde sont ce qui fonde la socialité. Dans cette perspective, la dimension spatiale a son importance. Ce que nous vivons quotidiennement avec les autres (au contact des autres, dans la proximité) constitue une expérience banale commune, un point de repère. Cette expérience est également pour notre auteur le vecteur d'un processus de ré enchantement du monde. Bibliographie M. [...]
[...] La société se pose également comme un ensemble de relations interactives fait d'affects, d'émotions, de sensations qui constituent stricto sensu le corps social. Ainsi, elle s'élabore au travers de mouvements d'attraction et de répulsion. Dans cet ensemble, le souci que nous manifestons envers nous-mêmes, la manière dont nous nous présentons à l'autre témoigne du souci que nous portons aux autres. Ainsi : le souci de soi conforte le souci des autres La manière dont nous nous présentons témoigne ainsi d'une dimension éthique. [...]
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